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Le Nouvelliste

L’insécurité au Bicentenaire entrave l’avancement de l’enquête sur l’assassinat de Me Monferrier Dorval

Dec. 21, 2020, midnight

L’enquête sur l’assassinat de Me Monferrier Dorval le 28 août dernier avance lentement. Pour cause, l’insécurité qui s’installe en maître au Bicentenaire et des gens qui refusent de comparaître devant le juge d’instruction, Me Renord Régis. Le magistrat, qui devait rendre son ordonnance sur l’assassinat de l’ancien bâtonnier vers la fin du mois de janvier 2021, pourrait demander au doyen une prorogation de délai, a appris Le Nouvelliste de sources judiciaires. Beaucoup de personnes invitées par le juge d’instruction Me Renord Régis sur l’assassinat de Me Monferrier Dorval refusent de comparaitre. Comme excuse, ils évoquent l’insécurité qui prévaut au Bicentenaire où se situe le palais de justice. « Certaines fois, le juge lui-même se trouve dans l’impossibilité de se rendre dans son cabinet… », a confié au journal une source judiciaire proche du dossier. Au cours du mois de décembre, le juge Renord Régis devait auditionner deux personnes chaque semaine dans le cadre de l’assassinat du professeur Dorval. Tel n’est pas le cas. Il existe plusieurs formalités à respecter avant d’auditionner un témoin. « Lorsqu’à la dernière minute un problème de sécurité au Bicentenaire empêche le juge d’auditionner un témoin, il est obligé de sortir à nouveau une autre ordonnance, pour ensuite l’envoyer au commissaire du gouvernement afin de citer la personne en question à comparaître, cela nuit à l’avancement de l’enquête », s'est plaint notre contact proche du dossier.   Pour ceux qui, pour une raison ou pour une autre, refusent de comparaître, le juge d’instruction va dresser un procès-verbal de non-comparution au commissaire du gouvernement pour les suites. Le magistrat Régis avait aussi demandé au commissaire du gouvernement de remplir les formalités officielles devant lui permettre d’auditionner le Premier ministre Joseph Jouthe dans le cadre de cette affaire à titre de témoin. Le chef du gouvernement qui se dit étonné de cette invitation de la justice se dit aussi prêt à répondre aux questions du magistrat. Il estime cependant que « Joseph Jouthe n’a rien à voir avec l’assassinat de Me Dorval. Mais vous savez, je suis obligé de me plier, je suis là et je reste disponible. J’attends le respect de toutes les procédures qui m’autoriseront à répondre à l’invitation du magistrat », a déclaré lundi en conférence de presse le Premier ministre. Il faut rappeler que des individus avaient attaqué à coups de pierres le véhicule du juge Renord Régis le mois dernier dans le quartier de Lalue, à Port-au-Prince. Le juge d’instruction avait déjà écrit en novembre dernier à radio Métropole afin d’avoir une copie de l’enregistrement sonore dans lequel le président de la République avait affirmé que deux minutes après l’assassinat de l’ancien bâtonnier, sa femme, la première dame, avait en sa possession une vidéo du meurtre.