Le Nouvelliste
Jean-Charles Moïse critique le changement de stratégie des leaders de l’opposition
Jan. 8, 2020, midnight
Le leader de la plateforme Pitit Dessalines, Jean-Charles Moïse, a livré son opinion sur plusieurs sujets qui concernent la conjoncture politique, en conférence de presse ce lundi. L’ancien maire de Milot, qui a assuré vouloir maintenir la mobilisation contre le président Jovenel Moïse, a critiqué le changement de stratégie de plusieurs acteurs de l’opposition. «J’ai entendu les différents sons de cloche. Certains annoncent des manifestations en soirée. Ces leaders s’expriment en chinois. Le peuple n'y comprend rien», a dit l’ancien sénateur avec beaucoup d’ironie. L’idée d’organiser des manifestations le soir et en week-end a été annoncée par André Michel. Ce, afin que les manifestations ne perturbent pas l’année scolaire. L’ex-sénateur Moïse croit savoir d’où cet engagement (organiser des manifestations le soir) a été pris. « Quand les leaders politiques vont rencontrer des émissaires étrangers sur la crise, ils ne nous font pas un compte rendu fidèle de ce qui a été dit. Ne croyez pas en leur grandiloquence. C’est maintenant que ce qui a été discuté dans ces rencontres commence par fuiter. Par exemple: organiser des manifestations à minuit », a-t-il déclaré, déclenchant fous rires de l’assistance. Jean-Charles Moïse se félicite que le terrain politique « soit débarrassé de ces acteurs ». « La mobilisation va maintenant commencer. L’exécutif, l’ambassade américaine, la bourgeoisie fêtent à tort le prétendu affaiblissement de la mobilisation. Au contraire, personne ne pourra empêcher la lutte pour le changement du système », a-t-il fait savoir. Par ailleurs, le numéro 1 de la plateforme Pitit Dessalines appelle à la poursuite de la mobilisation. Selon lui, l’année 2020 sera très difficile et le peuple n’aura d’autre choix que de gagner une fois encore les rues. « Nous aurons un gouvernement de facto qui ne pourra recevoir aucun appui budgétaire de la part de la communauté internationale. Le taux d’inflation va continuer à augmenter. La dépréciation de la gourde va se poursuivre. La population ne pourra pas bénéficier des soins dans les hôpitaux publics. L’État ne pourra pas payer les enseignants. Ces situations vont provoquer des manifestations », a-t-il prévenu L’ancien sénateur a qualifié de dilatoire le débat sur l’avenir du Parlement. Selon lui, le Parlement sera dysfonctionnel d’ici le 13 janvier 2020. « Nous sommes partisans de la loi et des principes. La loi est claire. Le deuxième lundi de janvier, il n’y aura plus de Parlement. C’est un premier pas dans notre bataille. Le mandat des députés et de 20 sénateurs arrivera à terme lundi », a fait savoir Jean-Charles Moïse.