Le Nouvelliste
Sofidai est agréée par la BRH, mais n'a pas encore reçu d'argent de la banque centrale
Sept. 6, 2019, midnight
Au 31 juillet 2019, la BRH a décaissé 13, 2 milliards de gourdes pour financer plusieurs programmes initiés après le tremblement de terre afin de réduire le coût du crédit en faveur des demandeurs potentiels évoluant dans les secteurs productifs de l’économie à forte valeur ajoutée ; promouvoir la relance de l’activité économique; réduire le déficit de la balance commerciale, c’est-à-dire le déficit découlant de la différence entre la valeur des exportations et des importations de biens et/ou services ; favoriser la stabilité des prix, selon une communication de la banque centrale obtenue par le journal, vendredi 6 septembre 2019. Le taux de refinancement de la BRH dans le cadre de ces programmes est, dans certains cas, de 0,50 %, de 1 % mais jamais supérieur à 3 %. Et le taux d'intérêt chargé par les institutions financières est de 6 % sans jamais dépasser les 7 %. Des banques commerciales et des sociétés d’investissement dont FDI, Profin, Sofin, Sofhides…, à l’exception de la Société de financement et de développement agricole et industriel (SOFIDAI), ont participé aux différents Programmes au logement à la promotion et au développement d’immobiliers (PPDI), au programme d’incitation aux zones franches industrielles ( circulaire 106-1), au programme en faveur des entreprises tournées vers l’exportation, aux facilités de crédit en faveur des entreprises tournées vers l’exportation (FCEE), programme de crédit au secteur agricole. La Société de financement et de développement agricole et industriel (SOFIDAI), dont des membres font partie du conseil d’administration de Agritrans, n’a pas reçu une gourde dans le cadre de ces programmes, selon les informations obtenues de la BRH. Sur Magik 9, ce vendredi, le président de la commission Éthique et Anti-corruption du Sénat,Youri Latortue, a évoqué sa lettre au président du Sénat, Carl Murat Cantave demandant que le gouverneur de la Banque centrale, Jean Baden Dubois, fournisse des explications sur la création, en novembre 2018, de la SOFIDAI. « Le conseil d’administration de SOFIDAI est composé de Pierre Richard Joseph, Vassor Jeune, Kerlande Métayer Joseph et Edouard Clément. C’est ce même conseil que l’on retrouve dans Agritrans, accusé de détournement de fonds. Nous sommes étonnés que ce soit ce même conseil qui va diriger la SOFIDAI. Cette société financière va utiliser les fonds de la BRH. Selon une circulaire de la banque centrale, environ 100 millions de dollars seront mis à la disposition des paysans et des agriculteurs à partir du 1er octobre afin de leur permettre d’obtenir des crédits à des taux préférentiels », a-t-il expliqué. Toutefois, Youri Latortue dit ignorer le montant qui est alloué à SOFIDAI dans cette enveloppe de 100 millions de dollars. « Le gouverneur de la BRH doit fournir ces explications », a estimé le sénateur. Si trois des membres du conseil d’Agritrans dirige maintenant le Conseil d’administration de la SOFIDAI, Youri Latortue indique qu’un 4e membre a été pour sa part nommé à la tête du Fonds du développement industriel (FDI), Edouard Clément. « Cela dit, Agritrans dirige à la fois une société financière privée (SOFIDAI) et une institution publique (FDI) », a-t-il résumé. « La SOFIDAI est créée en novembre 2018, immédiatement après la circulaire. Il n’y a même pas une pancarte de cette institution au siège social mentionné dans les documents », fait-il remarquer. « Tout est sur le site de la BRH… et dans la loi sur les banques et les institutions financières. Ce processus prend presque un an. De plus, un individu dans une société financière de développement ne peut détenir plus de 10 % des actions », a répondu le gouverneur Jean Baden Dubois aux questions du journal. Interrogé sur SOFIDAI dont certains membres sont aussi membres de Agritrans, des partenaires de Jovenel Moïse quand il n’était pas encore président d’Haïti, le gouverneur Jean Baden Dubois a assuré qu’un travail technique avait été fait. « C’est un travail purement technique du moment que l’actionnaire répond aux exigences prescrites par la loi. Trois associés ne peuvent pas détenir plus de 30 % pour une société financière de développement. De plus, les règles prudentielles sont exigeantes en matière d’apparentés », a-t-il indiqué.