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Le Nouvelliste

Martissant-Bicentenaire : le sanctuaire de la mort

Oct. 14, 2019, midnight

Des groupes d’hommes armés du gang de Village-de-Dieu, certains à visage découvert, d’autres encagoulés, ont été remarqués aux environs de 11 heures a.m. le lundi 14 octobre 2019 dans plusieurs rues à Port-au-Prince. Dans les rues Chareron et Joseph Janvier, ils déambulaient, munis d’armes automatiques. Sur la Grand-Rue, sans inquiétude, ils rançonnaient les passants qui n’avaient pas eu le temps de prendre la fuite, menaçant de les tuer, les frappant avant de les dépouiller. « C’était la panique totale », a constaté le journal. Les gens couraient dans tous les sens alors que ces bandits défilaient en toute quiétude. Des habitants rapportent que ces bandits sans foi ni loi ont investi de très tôt ce lundi les rues, notamment le Bicentenaire, zone qu’ils semblent avoir achetée argent comptant. Le journal n’a remarqué aucune présence policière à l’heure susmentionnée. Les blindés qui certaines fois montent la garde au niveau de Portail Léogâne étaient aux abonnés absents. « C’est toujours ainsi. Lorsqu’on a le plus besoin d’eux, ils ne sont jamais là, ces policiers. Chaque fois qu’il y a affrontement entre eux et les bandits, ils sont les premiers à vider les lieux », a dénoncé un chauffeur des transports en commun, contraint de rester à Portail Léogâne. Depuis quelque temps, les chauffeurs évitent d’emprunter la grand-rue. Rares sont les tap-tap qui assurent le trajet Martissant-Aviation. Les bus assurant le tronçon Carrefour-Centre-ville ne dépassent pas Portail Léogâne. La grand-rue, tout comme le boulevard Harry Truman au Bicentenaire, est livrée aux hommes armés qui circulent en toute impunité. Tôt dans la matinée de ce lundi, ils ont démontré leur force en interdisant le passage aux véhicules au niveau de l’Avenue Bolosse et Bicentenaire.  Des riverains rapportent au journal avoir aperçu plusieurs hommes lourdement armés peu avant 6 heures, occupant la route nationale #2 à hauteur de Martissant. Des détonations d’armes automatiques n’ont pas cessé pendant plusieurs heures, ont-ils ajouté. Depuis les événements de « peyi lòk », la situation sécuritaire au niveau de Martissant et du Bicentenaire, marquée par la recrudescence des actes de banditisme, s’est dégradée. Jeudi dernier, les bandits de Village-de-Dieu ont détourné un bus de 49 passagers assurant le trajet Port-au-Prince-Jérémie. Au cours de cette même journée, ils ont ouvert le feu sur une camionnette, blessant quatre personnes, après avoir intimé l’ordre au chauffeur de s’arrêter pour rançonner les gens. Les agents de l’ordre affectés au sous-commissariat de Martissant ne font plus peur.