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Le Nouvelliste

Embouteillage à Martissant : chauffeurs et passagers jusqu'au bout de la patience

March 26, 2020, midnight

Quand on refuse de parcourir un ou deux kilomètres à pied, sur des trottoirs boueux, couverts de poussière, pour se rendre au centre-ville en sortant de Carrefour, Gressier ou Léogâne, il faut rester plusieurs heures coincé dans un autobus ou un tap-tap.  Dans ce décor apocalyptique que présente le tronçon du boulevard Harry Truman (Cité de L’Eternel – Théâtre national), de temps à autre, des chauffeurs essayent difficilement de se frayer un chemin en dépit de la menace des bandits qui occupent le littoral bidonvillisé au Bicentenaire. Aujourd’hui, cette route est complètement coupée par des séparateurs entreposés par les forces de l’ordre ou les engins lourds employés au curage de la ravine Bois-de-Chêne.    Les véhicules se coincent, les poids lourds s’immobilisent et les motocyclettes cherchent le moindre exutoire dans le bourbier que représentent les 1re, 2e, 3e, 4e et 5e avenues Bolosse. Ce tronçon exigu est devenu la seule voie à emprunter en remplacement de la route principale qui était de quatre voies. Cela paralyse la circulation même au niveau des voies sous-jacentes, à savoir rue Oswald Durant, rue du Centre, derrière le cimetière de Port-au-Prince ou même la rue Alerte. Pour Changeux Méhu, président du Secteur des transporteurs terrestres d’Haïti (STTH) qui regroupe 18 syndicats de chauffeurs dans tout le pays, ce problème a empiré en raison de la mauvaise gestion faite par les autorités. Le syndicaliste croit aussi que les travaux de curage du Bois-de-Chêne pourraient être effectués pendant le couvre-feu imposé entre 8 heures du soir à 5 heures du matin. « J’ai passé plus de trois heures au volant d’un bus du Portail Léogâne à la première avenue Bolosse. C’est inacceptable dans un pays », s’est-il plaint avant de rappeler que les transports en commun peuvent favoriser la propagation du coronavirus.     Les embouteillages tels qu’ils se présentent deviennent un problème qui doit interpeller les instances concernées, à savoir la police nationale et le ministère des Travaux publics. Toutefois les éternelles revendications des usagers de ce tronçon de route et des riverains n’ont pas encore poussé les autorités à agir.