this used to be photo

Le Nouvelliste

« Haïti doit se tourner vers la technologie pour résoudre durablement le phénomène de Kidnapping »

Jan. 27, 2021, midnight

Traitée en parent pauvre, la technologie est pourtant déterminante dans la résolution du problème de sécurité dans le pays. Pour Peterson Berthelot, celle-ci lui est même essentielle. « La technologie numérique est loin d'être une idée trompeuse, c'est-à-dire qu’elle peut résoudre tous les problèmes du monde. Face à l'insécurité, la technologie numérique est essentielle à la sécurité d'Haïti, si bien que les gens ne peuvent pas éliminer l'insécurité en ignorant la technologie », affirme l’ingénieur en informatique qui propose plusieurs pistes technologiques pour barrer la route à l’insécurité. D’abord, pour Peterson Berthelot, l’installation intelligente de systèmes de surveillance dans toutes les rues pourrait apporter des améliorations considérables car cela permettrait d’avoir une vue continue sur tout ce qui se passe dans le pays. « La Police nationale d'Haïti (PNH) pourrait utiliser des drones, des caméras cachées et des systèmes de communication confidentielle lors des opérations dans des zones dites de non-droit », propose en outre le candidat au master 2 en informatique à l’Institut francophone internationale (IFI) /(université nationale du Vietnam à Hanoï), option systèmes intelligents et multimédia en double diplomation avec l’université La Rochelle en France. Au dire de M. Berthelot, en utilisant un plan de sécurité hautement technologique (numérique), les forces légales du pays et ceux qui sont responsables de la sécurité intérieure et extérieure du pays pourront avoir un système de renseignements fiables qui leur permettrait de facilement de capturer les malfrats et les gangsters. Le pays doit avoir au moins un centre de R&D (Recherche et Développement). « Les tâches de la fonction Recherche et Développement sont transversales. Elles couvrent de multiples domaines, c'est-à-dire de la recherche d’informations à la gestion des données, en passant par la recherche en laboratoire », précise Peterson Berthelot. Plus clairement, le pays doit faire ce qu’il appelle une bonne veille technologique qui permettra de garder les yeux grands ouverts sur des domaines particuliers de la technologie. D’un autre côté, on doit développer (ou faire développer) des technologies spécifiques. « Une partie des activités de la fonction R&D est réalisée en laboratoire et la plupart des activités d'innovation sont réalisées à partir des méthodes alternatives », explique-t-il. Pour que la technologie puisse jouer son rôle convenablement, Peterson Berthelot croit qu’il est important d’avoir une coordination étroite entre les autorités haïtiennes et les universités. « Dans le domaine de la sécurité, les universités peuvent jouer un rôle important dans la mise en œuvre de solutions de prévention plus efficaces pour tous les types de comportements malveillants afin de soutenir les services de sécurité d'Haïti », souligne l’ancien de l’INUKA. Le recours à la technologie est désormais une obligation pour le pays. « L'intelligence artificielle (IA), l'apprentissage automatique et d'autres technologies de pointe se répandent rapidement dans notre vie quotidienne et deviennent de plus en plus enracinées. Si nous continuons à les ignorer, cela aura de graves conséquences dans tous les domaines de la vie courante en Haïti, tels que l'éducation, entres autres », conclut ingénieur Berthelot. Depuis quelque temps, il ne se passe pas un jour sans qu’au moins une nouvelle personne soit enlevée par des individus non identifiés dans le pays, particulièrement dans la capitale. Les cas de kidnapping sont tellement fréquents que le phénomène devient un sujet de discussion quotidienne entre les individus, dans les médias. Jusqu’à présent, malgré l’ampleur du phénomène, l’État peine à trouver de solution. Les rares fois où les autorités policières se prononcent sur le problème, elles ne rassurent pas vraiment. La population continue de vivre dans la peur.