this used to be photo

Le Nouvelliste

« S’il y a un mal qui ronge le pays, c’est l’impunité… », analyse Joseph Maxime Rony, responsable de la POHDH

Dec. 13, 2019, midnight

L’année 2019 aura été une année où tous les droits fondamentaux des citoyens ont été systématiquement violés en Haïti, selon le juriste Joseph Maxime Rony, président de la Plateforme des organisations de défense des droits humains (POHDH), invité jeudi soir à l’émission « Haïti, Sa k ap  kwit » sur la chaîne 20. D’après les observations du défenseur des droits humains en Haïti, les violations de droits humains sont commises principalement par des acteurs qui travaillent au sein de l’État (des acteurs du  pouvoir) qui empêchent la justice de faire  son travail en cherchant à protéger leurs proches. « Cela aggrave la situation », estime Joseph Maxime Rony. Le représentant de la Plateforme des organisations de défense des droits humains (POHDH) affirme : « S’il y a un mal qui ronge actuellement le pays, c’est l’impunité, l’absence de sanction... ». L’impunité est la mère de tout un tas de dérives qui s'installent dans la société, croit-il. « Si la justice faisait son travail, il n’y aurait pas tant de grognes populaires. En plus d’avoir failli à leur mission, les autorités qui nous dirigent laissent leur empreinte dans des événements », déplore Joseph Maxime Rony, évoquant sur le plateau de « Sa k ap kwit » un ensemble de dossiers de la justice qui sont classés sans suite dans la société. Il fustige le comportement de certains juges qui agissent en dehors des normes juridiques et demande au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) de contrôler les différentes actions (décisions) des juges œuvrant dans l’appareil judiciaire. « Si nous voulons ériger une autre forme de société, nous devons combattre l’impunité. Cette dernière constitue un blocage à l’investissement », recommande le responsable de POHDH qui n’a pas manqué de critiquer la nonchalance  de la justice dans plusieurs cas. « L’absence de la justice encourage la vengeance et la haine, et cela constitue un grand mal dans une société…», soutient celui qui évoque une société déjà minée par les inégalités sociales et l’exclusion sociale. Le président de la POHDH déplore le fait qu’en Haïti les droits à la justice, à l’alimentation, à un environnement sain, à la sécurité, à la libre circulation sur le territoire ne sont pas respectés. Pour l'homme de loi, l’année 2019 aura été une année de scandales. Il y a eu des dossiers de corruption, de massacres dans des quartiers populaires, une absence de politiques publiques favorisant la prolifération des gangs armés dans le pays, etc.