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Le Nouvelliste

Reginald Boulos souhaite une nouvelle Constitution qui donnera plus de place à la diaspora

Oct. 14, 2019, midnight

L’homme d’affaires Reginald Boulos, porte-étendard du parti politique « Mouvement de la Troisième Voie », se prononce en faveur d’une nouvelle Constitution. L’intéressé l’a fait savoir cette semaine alors qu’il répondait à Miami aux questions du journaliste Alex Saint-Surin, pdg de Radio Mega. Reginald Boulos, qui exige le départ du président Jovenel Moïse, souhaite que cette Constitution soit le produit d’une transition fondatrice. « Cette transition doit avoir 4 grandes missions : une nouvelle Constitution, donc une assemblée constituante; un dialogue national autour d’un projet jusqu’à 2054; un conseil électoral permanent; et des élections générales anticipées », a-t-il détaillé. Reginald Boulos souhaite que la nouvelle Constitution favorise la participation de la diaspora haïtienne. « Nous sommes tous d’accord que cette Constitution favorise l’instabilité et la corruption. Il faut changer 3 choses dans la nouvelle. Il faut d’abord éliminer le rôle du Parlement dans l’exécutif. Il faut séparer le pouvoir judiciaire de l’exécutif. Il faut intégrer la diaspora dans le pays. C’est essentiel car les ressources financières, humaines, les capacités techniques du pays se trouvent à l’extérieur. Il faut donner à la diaspora tous les droits civils et politiques dont bénéficient les Haïtiens vivant en Haïti. Sans discriminations. Il faut que les Haïtiens vivant à l’étranger obtiennent leur carte d’identification nationale. Il faut qu’ils puissent voter là où ils se trouvent. Ceux qui ont une double nationalité doivent être en mesure de briguer n’importe quel poste, dans la mesure où ils remettent le passeport étranger qu’ils détiennent», argue-t-il, soutenant que la diaspora doit également obtenir le droit d’investir dans le pays.  L’entrepreneur devenu politique croit que cet éventuel gouvernement de transition doit avoir un président provenant de la cour de cassation. De plus, il propose un homme politique doté de compétences techniques à la Primature et un cabinet ministériel composé de techniciens issus de toutes les tendances politiques y compris du parti au pouvoir. Ce gouvernement sera chargé de faire les réformes minimales car seul un gouvernement élu peut enclencher les grandes réformes », a-t-il fait comprendre, soulignant que le "Mouvement de la Troisième voie" n’est pas intéressé à intégrer la transition.  Par ailleurs, l’homme d’affaires a été également interrogé sur son rôle dans les manifestations qui exigent la démission de Jovenel Moïse. S’il dément avoir financé les mouvements de rue, il avoue tout de même avoir financé une brigade chargée de limiter les violences au cours des manifestations. « Nous avons des agents au sein de la foule qui empêchent les actes de violence. Je paie pour cela. C’est une bonne chose. La dernière manifestation de vendredi 4 octobre s’est déroulée sans casse. Ce n’était pas anodin », a-t-il expliqué.  Reginald Boulos en a profité pour faire une mise au point sur le contrat le liant à l’Etat haïtien pour la vente d'équipements. « L'Etat a fait un appel d’offre en 2017. On avait exigé dans les clauses que l’on vende au gouvernement à crédit pour 4 ans. J’ai remporté une partie de l’appel d’offre. J’ai livré tous les équipements que je devais livrer. On m’a donné un certificat d’accomplissement. Mais on me doit la moitié du montant car il me reste encore 2 ans avant d’être totalement payé », a-t-il fait savoir.  Plus loin, Boulos, qui se considère comme l’architecte du Mouvement de la Toisième Voie, n’a pas caché ses intentions pour les prochaines élections. « Pourquoi écarter cette possibilité? Je peux me porter candidat. C’est mon choix comme tout Haïtien. Il y aura des primaires au sein du parti. Ce, à tous les niveaux... Je vais me battre pour remporter les primaires. Je pense que je peux apporter mes connaissances, mes compétences, mon passé, mes réussites à ce pays », a-t-il fait savoir. Reginald Boulos a prédit qu’il sera la cible de plus d’un. « On va dire beaucoup de choses de moi aujourd’hui. Je suis un homme politique. Je considère que je constitue un parti politique qui est respecté aujourd’hui. Je ne dis pas que je suis le plus fort. Mais je considère que je suis fort. C’est normal que l’on s’en prenne à moi. Je gêne aujourd’hui. Je gêne tous ceux qui font de la contrebande. Je gêne tous ceux qui font de la corruption. Parce que Reginald Boulos n’a jamais bénéficié de la contrebande, ni de franchise », se vante-t-il.