this used to be photo

Le Nouvelliste

Pour les 6 premiers mois de 2020, la CE-JILAP recense 243 morts violents dans l'aire métropolitaine

July 10, 2020, midnight

Selon les données avancées par la commission qui s'érige en observatoire de la criminalité dans le pays, le mois de mai reste le plus sanglant, avec 44 morts violents. 26 morts ont été enregistrés en juin et 12 en avril (82 au total). Malgré tout, les chiffres de ce trimestre sont largement inférieurs aux 162 morts violents recensés pour les trois premiers mois. De ce nombre, 137 ont été tués par balle, 2 lynchés et 15 brûlés. "De plus, 20 enfants ont été décapités et brûlés pour ne pas découvrir leur identité." La Commission épiscopale justice et paix (CE-JILAP) estime que la criminalité grandissante dans la capitale et ses environs est renforcée par l'impunité amplement nourrie dans la société. Elle pointe du doigt également l'appareil judiciaire qui peine à boucler les enquêtes et poursuivre les coupables, notamment ceux des massacres de La Saline, de Mariani et plus récemment de Pont-Rouge. Des dossiers non résolus d'incendie de marchés publics et institutions dans plusieurs communes de la zone métropolitaine constituent aussi pour la CE-JILAP une preuve du renforcement du règne de l'impunité.   « Pour nous, au niveau de la commission, les violences et violations de droits humains sont la conséquence de l'impunité qui règne dans le pays. C'est pourquoi la violence bat son plein dans la société. Actuellement, la majorité de la population subit les soubresauts de l'insécurité ajoutée à la cherté de la vie et la pandémie de coronavirus qui plongent environ 6 millions d'Haïtiens dans l'insécurité alimentaire. Les autorités, de leur côté, renforcent une banalisation de la vie et des droits humains», a déclaré Joël Joseph, secrétaire général de la CE-JILAP.  Après avoir passé 18 ans à produire des rapports sur la criminalité dans l'aire métropolitaine, la commission archidiocesaine de justice et paix recommande au gouvernement d'octroyer les moyens nécessaires à la force de police pour augmenter sa présence dans les quartiers où les malfrats font la loi. Aux autorités judiciaires de mener les instructions ou enquêtes sur les dossiers jusqu'au bout afin de punir les coupables et empêcher la prolifération des actes de criminalité.