Le Nouvelliste
Manifestation éclair des Fantom 509, des institutions publiques attaquées
Sept. 16, 2020, midnight
Une manifestation des policiers de Fantom 509 a surpris piétons, automobilistes, élèves ou encore fonctionnaires de l’administration publique, le mercredi 16 septembre. Ce groupe de policiers, armés et encagoulés, ont défilé dans les rues de la capitale en début d’après-midi, heure de pointe. Ils réclament la libération de Pascal Alexandre, un agent de la Brigade de lutte contre le trafic des stupéfiants (BLTS), arrêté dans le cadre de leur mouvement en mai dernier. « Il a été arrêté injustement. Il n’est jamais comparu devant son juge naturel. Nous avons affaire avec l’Etat parce que c’est l’Etat qui a arrêté Pascal. Nous serons dans les rues jusqu’à ce qu’il soit libéré », a fait savoir un policier, fusil en main. La manifestation a démarré au bas de Delmas, longeant la route principale en direction de Pétion-Ville. Plus d’une centaine de motards, dont des policiers en uniforme et des civils, la plupart armés, ont été remarqués dans les rues. Plus d’une dizaine de véhicules immatriculés Service de l’Etat ont été incendiés au carrefour de l’aéroport, Delmas 17, Delmas 47, Delmas 75 et à Pétion-Ville. Un camion compressif de la mairie de Delmas a également été incendié. Les protestataires ont fait intrusion dans les locaux du Fonds d’assistance économique et sociale (FAES). Plusieurs véhicules se trouvant dans le garage de cette institution, notamment celui de l’administrateur, ont été incendiés. Des portes et fenêtres en vitre de l’institution ont été saccagées par les manifestants. Une source requérant l’anonymat a confié au journal que toutes les armes des agents de sécurité du FAES ont été emportées par les protestataires. Ces derniers s’en sont pris également aux locaux de la Société de financement et de développement agricole et industriel (SOFIDAI), situé à Bourdon. Certains employés de cette institution étaient en train de filmer le passage du cortège au moment des faits. La foule a grossi progressivement. Des étudiants, des militants politiques ont rejoint le cortège des policiers de Fantom 509. À Bourdon, les manifestants ont mis le feu à l’annexe de l’Office national d’identification (ONI). C’est la deuxième fois en moins d’une semaine que ce bâtiment a été la cible d’attaques. Après Bourdon, les manifestants ont arpenté tour à tour Lalue, rue Capois, Champ de Mars, rue Oswald Durand, rue Chavannes, entre autres. La manifestation s’est terminée à Poste- Marchand. Les policiers de Fantom 509 continuent de mettre la pression pour obtenir la libération de leur collègue. Il s'agit de leur 3e manifestation émaillée de violences en moins d'une semaine. S’ils ne l'ont certes pas annoncé, d’autres manifestations du même type sont à craindre dans la capitale dans les prochains jours.