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Le Nouvelliste

Insécurité : le DG de la PNH dans un corset, selon Himmler Rébu

July 8, 2020, midnight

La démonstration de force effectuée par des bandits lourdement armés mardi 7 juillet dans plusieurs quartiers réputés chauds de la capitale  marque un point de non retour pour les autorités haïtiennes, selon une analyse de l’ancien secrétaire d’État à la Sécurité publique Himmler Rébu, qui était mercredi l’un des invités à l’émission Panel Magik sur Magik 9. Croyant dur comme fer que les bandits sont au service des autorités au pouvoir, l’ex-colonel des FAD’H affirme que les secondes ont perdu le contrôle des premiers. Les autorités, fait-il remarquer, avaient fait des bandits leurs associés en pensant qu’elles pourraient à la fin les contrôler. Les autorités avaient mal vu, selon l’ex-secrétaire d’État à la Sécurité publique. Elles sont entrées dans un engrenage dont elles sont en train de payer les conséquences, a-t-il indiqué. « Ayant constaté qu’ils ont la capacité d’amener et de maintenir au pouvoir nos chefs, les bandits pensent qu’ils peuvent devenir chefs également. Ils  veulent aller jusqu’au bout », dit Himmler Rébu qui tente d’entrer dans la tête de ceux-là qu’il appelle des « abandonnés de la société » qui ont été « utilisés par nos chefs ».  Ils sont également pris dans un engrenage en pensant de cette façon, ajoute l’ex-colonel. Si la police était intervenue à deux reprises en l’espace de huit jours pour étouffer une manifestation pacifique organisée à l’initiative de Nou Pap Dòmi, un groupe de la société civile, elle a été invisible pendant tout le déroulement du défilé des bandits qui a duré plusieurs heures.  «  Tout le monde sait que Normil Rameau dispose de hautes qualifications pour diriger de manière correcte la Police nationale d’Haïti, mais tout le monde sait également que les influences politiques qui se  jouent à l’intérieur de l’institution ne permettent pas au chef de la police de faire ce qu’il a à faire », dit l’ex-haut-gradé des FAD’H.   Himmler Rébu souligne que le bon fonctionnement de l’institution policière ne dépend que des décideurs politiques. « Le chef de la police est un technicien et non un décideur. Si on laissait Normil Rameau faire son travail, tous les bandits changeraient de métier. Mais malheureusement, il se trouve dans un corset », avance-t-il.    Himmler Rébu s’en prend à la communauté internationale    Himmler Rébu dénonce un plan de la communauté internationale pour maintenir le pays dans une situation d’ « instabilité » et d' « affaiblissement systématique ».  Il critique à juste titre le projet financé à hauteur de 40 millions de dollars par la Banque interaméricaine de développement, qui comprend un important volet « Travail contre Rémunération » dans les quartiers contrôlés par les bandes. « Ce n’est que dans le but de parvenir à l’organisation des élections et de s’assurer que c’est le même type de dirigeants que nous avons actuellement qui accèdent au pouvoir. Ainsi arriveront-ils à consolider leur projet », crache l'ex-secrétaire d'État à la Sécurité publique..