Le Nouvelliste
Covid-19 et médecine traditionnelle : le professeur Maxo Noël alerte la population...
June 19, 2020, midnight
L’usage de la médecine naturelle est de plus en plus répandu en Haïti, notamment depuis l’arrivée du nouveau coronavirus. Par-ci par-là, les gens, qu’ils soient du milieu rural ou du milieu urbain, utilisent des plantes pour prévenir ou se faire soigner de symptômes de l’épidémie de Covid-19 qui a déjà infecté des milliers de gens dans le pays. Mais, afin que nul n’en prétexte ignorance, certains remèdes fabriqués à base d’un ensemble de plantes sont aussi dangereux pour la santé de la population, a prévenu le chercheur en médecine traditionnelle Maxo Noël, qui enseigne à l’Université d’Etat d’Haïti (UEH). « Il n’existe aucun remède sans effet secondaire dérivant de la catégorie de plantes en question », a souligné, d’entrée de jeu, le chercheur en médecine traditionnelle, Maxo Noël, qui intervenait, le mardi 16 juin, sur le plateau de l’émission « Haïti, Sa k ap kwit ? ». Le professeur évoque une première catégorie A des plantes qui sont essentiellement considérées comme toxiques (donc des poisons). Une deuxième catégorie B peut être à la fois toxique, mais peut aussi servir de médicament, selon l’usage. Une troisième catégorie C (n’étant du tout pas toxique) peut être consommée et servir de médicament. Le chercheur en médecine traditionnelle estime dangereux que les gens fabriquent leurs propres remèdes à partir de tout type de plante de n’importe quelle manière. Maxo Noël cite, par exemple, une plante qui est devenue populaire en Haïti nommée « armoise» pouvant être utilisée, comme insecticide, pour détruire des moustiques, mais qui peut également être utilisée comme remède fabriqué sur dosage en laboratoire. Toute utilisation en dehors du laboratoire ou de mains expertes peut s’avérer néfaste, selon le professeur. Ce dernier fait également état d’une autre plante exposée sur le marché dénommée « absinthe » qui s’avère également encore plus dangereuse que « l’armoise ». Également, s’il est vrai que le gingembre, dont l’usage est très populaire en Haïti, joue un rôle préventif et curatif ou est capable de renforcer le système immunitaire, toute association avec une autre plante peut s’avérer dangereuse, s’il ne s’agit pas d’un travail fabriqué par un professionnel avisé, prévient le chercheur. « Tout mélange du gingembre avec une autre plante potentialise, c’est-à-dire fait accroitre son efficacité, qui pourrait s’avérer néfaste. Et donc, par précaution, il est conseillé d’utiliser le gingembre uniquement… », d’après le professeur, déconseillant vivement et surtout l’association du gingembre et du paracétamol ou encore de l’aspirine. « C’est mortel », selon celui qui ne manque de prôner l’enseignement de la médecine traditionnelle à l’université en Haïti.