Le Nouvelliste
La crise actuelle accentue la vulnérabilité de la population
Oct. 22, 2019, midnight
En analysant la situation du pays, la FICR souligne que le cycle actuel de protestations a conduit à une paralysie quasi totale de l'économie du pays au cours des quatre dernières semaines, ce qui en fait le plus long depuis le début des événements en juillet 2018. La situation sécuritaire dans le pays a continué de se détériorer en septembre et début octobre, provoquant « la fermeture d'hôpitaux, d'écoles, d'organisations humanitaires, d'institutions gouvernementales, d'ambassades et de commerces. L'insécurité n'a cessé d'augmenter, des groupes rançonnant les gens devant les barricades. […] La crise actuelle a encore aggravé la situation humanitaire précaire de plus de la moitié de la population du pays », a relevé la Croix-Rouge internationale. Toujours selon la Fédération internationale de la Croix-Rouge, depuis la manifestation du vendredi 4 octobre, de nombreuses organisations humanitaires ont dû reporter leurs opérations. Depuis cette date, les protestations et les blocages ont été presque continus, avec seulement quelques jours calmes entre les deux. Les protestations généralisées dans la région métropolitaine ont entraîné une augmentation du nombre de blessés au cours des événements qui ont eu lieu dans la région métropolitaine presque quotidiennement depuis le 16 septembre 2019. « Au moins 17 personnes sont mortes et près de 189 ont été blessées lors des récentes manifestations. » Entre-temps, le secteur de la santé est très touché. Les hôpitaux sont en dysfonctionnement : le personnel n'a pas pu se rendre sur son lieu de travail et il y a un manque de services de base comme l'eau, l'électricité et le carburant pour les générateurs. Des pénuries de produits sanguins ont été signalées dans tout le pays, car des centres de transfusion ont été fermés au cours de l'année. Certains hôpitaux ont fermé leurs portes en raison de l'insécurité ou d'un manque de carburant et/ou de médicaments, a rapporté la Fédération internationale de la Croix-Rouge. Le système éducatif est également très touché. Selon l'OCHA, près de deux millions d'enfants ne peuvent pas aller à l'école en raison des troubles. « La situation humanitaire du pays a également été gravement affectée par les troubles civils. » Les blocages et les barricades ont eu un « impact négatif sur la situation socioéconomique des groupes les plus vulnérables » du pays. Cette période est aussi marquée par une hausse des prix des produits alimentaires de base, une diminution drastique des revenus quotidiens, la paralysie des services gouvernementaux et les employés du secteur public qui ne reçoivent pas leur salaire. Par ailleurs, le Programme alimentaire mondial (PAM) a décidé, en raison des problèmes de sécurité qui se posent depuis le 16 septembre, de reporter la distribution d'aide alimentaire au moyen de transferts en espèces à 36 885 bénéficiaires dans les départements de la Grand'Anse, de l'Artibonite et du Nord. L’organisation avait fait savoir, fin septembre, que l’insécurité, conjuguée à la pénurie de carburant, entrave ses efforts déployés pour exécuter ses programmes.