Le Nouvelliste
Manifestation de plusieurs centaines d’écoliers contre le kidnapping
Jan. 21, 2021, midnight
Il est 15 heures 16 minutes. Un groupuscule d’écoliers exerce une résistance contre les forces de l’ordre. À tout prix, ils veulent se diriger à Port-au-Prince pour demander au pouvoir central de démissionner ou de mater le kidnapping. Leurs tentatives sont vaines. À chaque fois, ils ont été contraints de courir à grandes enjambées pour éviter de tomber en syncope. « Ce sont des agents au service de Jovenel Moïse », a martelé un lycéen, essoufflé. Timidement, ils rentrent un par un chez eux en promettant de revenir demain pour chauffer le macadam et demander la libération d’une jeune écolière enlevée mercredi dans les quartiers de Diquini. C’était leur deuxième journée de mobilisation. À chaque tranche d’heure, un groupe d’élèves gagne le boulevard Jean-Jacques Dessalines, paralysant la circulation. « Si l’Etat ne prend pas de dispositions pour freiner les actes de kidnapping, nous fermerons les portes des écoles », a réagi un autre lycéen, visiblement en colère. En vue d’exprimer leur ras-le-bol, les manifestants ont érigé des barricades de pneus enflammés dans les rues, scandant sur tout le parcours: « nou mande lekòl, yo ba nou kidnaping ». Ils ont forcé la barrière de plusieurs institutions scolaires, dont le collège Marie Régine, le Centre d’Etudes Lumière qui ne leur ont pas prêté main-forte. Les manifestants ont affirmé que le pays est traumatisé. Les gens vivent dans la peur alors que nos autorités ne lèvent même pas le petit doigt. « Nous ne pouvons plus supporter tout ça », ont-ils crié, soulignant qu’il revient à la population de sortir de son silence pour faire passer ses revendications. Ces derniers jours, la commune de Carrefour enregistre un regain des cas de kidnapping au moment où la présence policière se fait sentir. Une source policière nous rapporte que « plusieurs cas ont été signalés au commissariat de Carrefour, connu sous le nom de Omega ».