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Le Nouvelliste

1 300 gourdes pour un gallon de gazoline, les chauffeurs se révoltent 

Sept. 4, 2019, midnight

Les rues de la cité de l’Indépendance sont quasiment vides. De Pont-Gaudin (entrée sud de la ville) à Gattereau (nord) en passant par le centre-ville, on remarque très peu de véhicules sur la voie publique. Sur les trottoirs sont garées beaucoup de voitures. Ce sont des motocyclettes et quelques camionnettes qui assurent les trajets. Les prix varient de temps à autre. Hier, des chauffeurs ont rapporté avoir acheté le gallon de gazoline jusqu’à 1 500 gourdes. Un record ! Mécontents de cette situation pernicieuse, pour une seconde fois, des chauffeurs se sont insurgés ce midi. Ils sont descendus dans les rues à pied. Pendant plusieurs heures, avec des poids lourds, ces derniers ont bloqué la route nationale #1, à l’entrée sud et à la sortie nord de la ville. Les protestataires ont fustigé l’attitude des autorités qu’ils qualifient de « négligents ».  Ils invitent les autres secteurs de la vie nationale à se mobiliser pour contraindre les responsables à agir.  Le président du Syndicat des chauffeurs et propriétaires de taxi-moto des Gonaïves, Willio Joachim Datus, encourage ses pairs à maintenir la pression. Selon lui, à quelques jours de la rentrée des classes, il est inconcevable que la rareté du carburant persiste dans le pays. « Même avec l’argent en main, il est impossible de trouver du carburant. Que feront les chauffeurs pour payer l'écolage de leurs enfants ? », se demande M. Datus.  Les chauffeurs n’entendent pas lâcher prise. Ils projettent d’utiliser d’autres moyens pour se faire entendre. Si la conjoncture reste inchangée, ils ont menacé de boycotter la rentrée des classes. La rareté des carburants dans les pompes inquiète beaucoup de parents, surtout ceux qui croupissent dans la misère.