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Le Nouvelliste

«Violation des droits humains», le CARDH lance un cri d’alarme

Oct. 22, 2019, midnight

Depuis le 16 septembre, suite à un appel à la grève lancé en raison de la pénurie de carburant qui a duré quatre semaines, le pays est paralysé avec des manifestations en cascade, la fermeture des écoles, l’incapacité des hôpitaux de fonctionner, lit-on dans le rapport. «Lors des journées du 27 et 30 septembre 2019, au moins six morts et soixante-quatre blessés par balle (réelle/en caoutchouc), entre autres, ont été recensés (CARDH), Haïti au cœur de violation des droits humains», poursuit ledit rapport.  Ayant suivi les différentes mobilisations, CARDH ainsi que d’autres organisations ont dit constater comment la police, dont la mission est d’assurer la protection des vies et des biens, ainsi que le respect des libertés, se sont progressivement lancées dans une grande opération de répression systématique, violant ainsi les droits des citoyens à la vie, à l’intégrité physique. Cependant, l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN), l'Unité départementale de maintien de l'ordre (UDMO) et le Corps d'intervention et du maintien d'ordre (CIMO) sont les plus impliqués dans cette opération.  Le CARDH dit avoir attiré l’attention de la Direction générale et de l’Inspection générale de la PNH  sur la présence de l’Unité de sécurité générale du Palais national (USGPN) et son implication présumée dans actes de bastonnade et des tueries d’au moins six manifestants d’une balle à la tête dans les manifestations des 17 octobre et 18 novembre. Ajoutant que le 10 juin 2019, le commandant de ladite Unité (USGPN), Dimitri Hérard, a ouvert le feu sur des manifestants, faisant au moins quatre blessés, et le mercredi 16 octobre 2019, une patrouille de l’USGPN, postée dans les parages du Champ de Mars, a fait feu sur des participants aux funérailles de deux  manifestants lors des récentes mobilisations. Au moins deux blessés ont été enregistrés, a souligné l'organisme de défense des droits humains. À en croire le rapport, les corps d'intervention UDMO et CIMO exercent des actes de répression contre les manifestants et les rassemblements sont violemment dispersés notamment à l'aide de gaz lacrymogène. Le17 octobre, le journaliste correspondant de radio Zénith aux Cayes, François Jacquelin, a violement été battu par des agents de l’UDMO parce qu’il faisait remarquer qu’ils ne devaient pas porter des cagoules, conformément aux dispositions prises par le haut état-major de la PNH pour mieux gérer les dérives policières, toujours selon le rapport. Les unités de l’USGPN sont accompagnées de voitures non immatriculées avec des individus lourdement armés, a déploré le CARDH. À titre d’exemple, mercredi 16 octobre, vers 13 h, une voiture de marque Mitsubishi de couleur grise, transportant des individus lourdement armés, a accompagné une patrouille de l’USGPN stationnée à l’angle de l’avenue Martin L. King et l’Avenue Lamartinièr. Quelques jours avant, une autre voiture sans plaque accompagnant une patrouille de l’USGPN était garée dans la station d’essence située à l’angle de l’avenue John Brown et l’avenue Martin L. King. Le 17 octobre 2019, un tireur d’élite a été vu du haut de la tour de 2004, située au Champ de Mars, proche du palais, souligne le rapport. « Qui sont ces cagoulards ? Comment la population peut-elle les identifier ? De quelle instance relèvent-t-ils ? » Telles sont les préoccupations du CARDH. Par ailleurs, le CARDH recommande à la Direction générale et à l’Inspection générale de la PNH d’enquêter sur cette anomalie et de faire le point en assumant leurs responsabilités afin de consolider les acquis de l’institution et de la préserver de toute emprise politique. En soulignant que ces cagoulards portant des uniformes de police, semant la mort, ces voitures sans plaque, ces mercenaires en mission sur le territoire, ces inconnus (étrangers) assurant la sécurité du président laissent présager que l’institution policière est au bord du précipice. Schella Louis Juste  schellajuste023@gmail.com