Le Nouvelliste
Mobilisation anti-Jovenel Moïse aux Gonaïves, la clinique du président Sénat, Carl Murat Cantave, saccagée
Sept. 23, 2019, midnight
Comme annoncé, les militants ont intensifié le mouvement de protestation. Outre des barricades enflammées, à l’avenue des Dattes, ils se sont attaqués à un bâtiment appartenant au président du Sénat, Carl Murat Cantave. Cet espace abrite l’Initiative pour le développement de l’Artibonite (IDA) et la Fondation Luis Gabriel, deux structures créées par le parlementaire et sa clinique privée. Les manifestants ont tenté d’incendier le bâtiment après avoir brûlé le mobilier sur la chaussée. Grâce à l’intervention de quelques citoyens, le pire a été évité. Après cet acte, un groupe de protestataires extrémistes se sont dirigés vers la résidence de M. Cantave à Châtelain, au nord de la ville. Vu les rumeurs d’incendie, la police avait augmenté les dispositifs de sécurité dans le quartier. Des partisans du sénateur ont été également remarqués dans les parages. Les manifestants qui reprochent au président du Sénat son « manque de leadership » n’écartent pas la possibilité de lui donner "une leçon". Odivin luxury hôtel, propriété du directeur départemental des Travaux publics, l’ingénieur Blondo Odivin, a été également la cible des manifestants. Cette entreprise a essuyé des jets de pierre et de bouteilles. Plusieurs voitures qui étaient garées dans la cour ont eu des vitres cassées. M. Odivin dit assimiler cette attaque aux « actes de vagabondage » qui règnent dans le pays. Interrogé un peu plus tôt sur le caractère violent de la manifestation, l’un des chefs de file et membre de la coordination communale de Ayiti An Aksyon, Fritz Désir, a déclaré que « toutes les options sont possibles ». De son avis, pour renverser le chef de l’État au pouvoir, tous les moyens sont bons. L’activiste encourage ses pairs à rester mobilisés jusqu’au bout. Signalons qu’en milieu de journée, des rafales ont été entendues au bas de la ville. Cela avait créé une vive panique au marché communal. Les manifestants ont perturbé le bon fonctionnement des écoles et institutions commerciales. Des étudiants de l’Université publique de l’Artibonite aux Gonaïves (UPAG) ont dénoncé leur comportement agressif. Ils ont rapporté que plusieurs de leurs camarades étaient blessés au moment où les protestataires faisaient irruption dans l’enceinte de l’établissement. Après la manifestation, certains protagonistes ont pris leur recul face au vandalisme des biens du sénateur Cantave. « Même si le sénateur Cantave, en sa qualité de président du Sénat s’est montré sourd à nos revendications, cela n’aurait jamais pu constituer un motif suffisant pour nous en prendre à lui », lit-on dans une note publique portant la signature des militants Raphael Clavanet Marado et Mackendy Pierre-Louis.