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Le Nouvelliste

Yves Jean-Bart nie « avec force » les accusations portées contre lui et n’entend pas démissionner

May 7, 2020, midnight

Le président de la Fédération haïtienne de football (FHF), Yves Jean-Bart, dit Dadou, est sorti de son mutisme ce mercredi. Au cours d'un point de presse tenu à l’hôtel Le Plaza, il a nié les accusations d’abus sexuels sur de jeunes footballeuses portées contre lui par le journal The Guardian. « Permettez-moi tout d’abord de commencer par nier avec force et sans équivoque les récentes allégations anonymes, diffamatoires et sans fondement portées contre ma personne », déclare-t-il d’entrée de jeu. Dadou Jean-Bart, en présence des membres du comité exécutif de la FHF, et de sa femme, a « remercié ses détracteurs qui ont monté cette machination ». « Je leur dis merci, car connaissant Haïti ils auraient pu me mettre une balle et m’envoyer au ciel. Parce que l’attaque sauvage qui se déroule depuis 15 jours montre que leur intention était de me détruire », a-t-il balancé. Le président de la FHF a déclaré que les allégations contre lui ne sont pas nouvelles. Il croit savoir que celles-ci semblent toujours émerger avant ou tout de suite après les périodes électorales. « Ces fausses allégations répétées de corruption n’ont jamais abouti. Donc, mes détracteurs et ceux qui cherchent à déstabiliser la FHF, afin qu’ils en prennent le contrôle, tentent maintenant une nouvelle ligne d’attaque contre moi. Un candidat potentiel aux élections de la FHF avait déclaré qu’il détruirait la fédération s’il n’était pas élu. Il s’est servi d’un blogueur inconnu qui a publié des vidéos, accusant ma famille et moi de corruption, nous reprochant d’avoir pris la FHF en otage, nous taxant de trafic de drogue, etc. sans jamais nous questionner pour avoir des réponses. Ces fausses accusations de corruption n’ont pas eu d’impact. Après mon élection, le blogueur a continué sa besogne avec des allégations sexuelles sensationnelles et fausses. Et je vous affirme, je le dis clairement et sans ambages, il sera également prouvé que tout est faux », assure-t-il.  Le président de la FHF a indexé des anciennes joueuses à qui on a demandé de quitter le centre de formation pour des raisons disciplinaires. « Elles ont utilisé des visas obtenus par la fédération à mauvais escient choisissant de faire pression pour aller séjourner illégalement aux États-Unis. Et peut-être ainsi, essaient-elles d’utiliser le spectre des abus sexuels pour obtenir l’asile politique aux États-Unis. Je ne peux pas dire pourquoi quelqu’un dirait de tels mensonges. Mais c’est peut être l’un de leurs motifs (...) Elles ont témoigné négativement et finalement elles ont été bien monnayées », a déclaré le président de la FHF, révélant que certaines joueuses en activité continuent d’être agacées, attaquées, soudoyées, de recevoir des offres de personnes identifiables, avec des numéros de téléphone connus, pour recevoir de l’argent au cas où elles feraient un témoignage accablant contre lui. Ce, ajoute-t-il, en promettant à ces joueuses l’anonymat.  Plus loin, Yves Jean-Bart a écarté toute possibilité de se retirer à la tête de la FHF après ces accusations de viol. « Malgré de nombreux défis, un manque de ressources financières criant, avec le concours de mes collègues, des clubs, des dirigeants, des arbitres, des supporteurs, je suis extrêmement fier de la façon dont la FHF a dirigé le développement et le succès d’un programme de formation de jeunes qui a permis à des filles et des garçons du pays  de participer au plus haut niveau à des compétitions mondiales de football. Je reste, et je l’affirme, fidèle à cet engagement tout en poursuivant mon nouveau mandat. Je reste ferme avec mes collègues dans mon engagement envers le football haïtien. Je continuerai à m’acharner, à aider les jeunes joueurs haïtiens à réussir et j’ai hâte d’être entièrement exonéré de ces allégations et ces accusations anonymes et sans fondement», soutient-il.  Yves Jean-Bart invite les médias internationaux à venir regarder ce qui se passe dans le football en Haïti. « Certains médias internationaux sont tombés dans le piège de répéter les mensonges, sans avoir fait de reportages appropriés, sans recueillir les faits réels ou de rechercher la vérité. En tant que journaliste, je les exhorte à venir en Haïti, à venir faire de vrais reportages pour découvrir la vérité. Venez voir nos installations et voyez comment nos enfants travaillent dur à l’école et au football malgré le Covid-19. L’académie est un modèle de réussite que l’on présente dans tous les ouvrages internationaux, où un personnel dévoué, éduqué oriente les jeunes joueurs », se félicite-t-il. Des organisations féministes avaient dénoncé, en se basant sur une vidéo circulant sur la Toile, des attouchements de Jean-Bart sur une joueuse. Le président de la FHF a fait le point sur la question. « Les gens qui font des suggestions sur la base d’une vidéo que j’ai moi même publié et qui me montre assis avec Corventina sont complètement hors limite. J’ai été la figure paternelle de nombreux enfants qui ont suivi notre programme. De toute évidence, il n’y avait rien sur l’écran qui était controversé. Sinon, on était en train de fêter la réussite du stage et l’admission, pour la première fois, d’une jeune Haïtienne dans le plus grand club de football féminin au monde. Quand nous avons reçu la nouvelle, j’ai eu un entretien affectueux avec elle et qui a été publié il y a 3 ans dans toute la presse haïtienne. C’est bizarre que c’est en ce moment que cette vidéo serve de support à ceux qui disent que les enfants ont été agressés sexuellement », avance Yves Jean-Bart. L’ancien journaliste sportif n’a pas manqué de tacler des organisations féministes. « Je les comprends. Elles peuvent être secouées émotionnellement. Même si aucune de ces organisations n’a jamais pensé, en 50 ans de football féminin, organiser une petite coupe, des cours de formation, offrir un ballon aux filles, etc. Mais je déduis que c’est peut être par enthousiasme qu’elles se sont empressées de lancer une parole sans sens, sans preuves, sans victimes, sans identification et sans noms. (..) Tout le monde s'est laissé aller sans se demander pourquoi et à partir de quoi », s'indigne le président de la FHF. Yves Jean-Bart dit avoir pris, avec son avocat bénévole Stanley Gaston, toutes les dispositions pour porter plainte contre x en Haïti. « Nous allons porter la justice haïtienne à ouvrir une enquête pour que la lumière soit faite », dit-il. Le président de la FHF promet l’introduction, la semaine prochaine, d’une assignation à Paris contre un blogueur français. Il assure qu’une plainte sera déposée, dans le meilleur délai, contre le journal The Guardian. Yves Jean-Bart indique qu’une firme de relations publiques sera engagée afin de montrer au monde que le football haïtien n’est pas ce qu’on veut faire croire.