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Le Nouvelliste

Les déclarations du président sont toujours mal interprétées, selon Jude Charles Faustin

Dec. 30, 2019, midnight

L’ancien député Jude Charles Faustin, conseiller du président Jovenel Moïse, a commenté les dernières déclarations du chef de l’État. Alors qu’il rencontrait des citoyens de la région métropolitaine, Jovenel Moïse a déclaré qu’il couperait 3 des 7 têtes d’un serpent qui s’oppose au développement du pays. Il a également prédit des « accidents » à ceux qu’il a mis de côté et qui auraient l’intention de se mettre en travers de sa route. Ces sorties sont qualifiées de fracassantes par certains et sont condamnées par l’opposition qui y voit des menaces à peine voilées. De l’avis de Jude Charles Faustin, le président n’a proféré aucune menace. « Depuis plus trois ans, on a tendance à déformer les déclarations du président. Dans certains cas, on parvient à ériger l’opinion publique contre lui. Pour certains, le président n’a jamais rien fait de positif. Il est évident aujourd’hui que Jovenel Moïse est le rare président à affronter les problèmes du pays et à toucher la plaie du doigt. Cela étonne beaucoup de gens, notamment ceux qui informent la population depuis plus de cent ans », a déclaré Jude Charles Faustin.  Le conseiller de Jovenel Moïse a rappelé que le président avait accordé priorité à la lutte contre la corruption dès le début de son quinquennat. « Il a dénoncé la corruption, la surfacturation, la contrebande, etc. On peut toujours se demander s’il a tout fait pour résoudre ces problèmes. Mais nous sommes dans un système, le président à lui seul ne peut pas tout résoudre. Il y a d’autres institutions qui doivent aussi agir », a-t-il fait remarquer.  S’il a au début écarté toute menace de la part du chef de l’État, Jude Charles Faustin croit savoir que certains peuvent être concernés par ces messages. « Les menaces sont adressées directement à ceux qui se sentent concernés. S’ils considèrent que ce sont des menaces, ils ont raison. C’est une menace aux contrebandiers, à ceux qui sont dans la surfacturation, ceux qui prennent l’État en otage au détriment de la majorité. Ces gens s’identifient à travers le serpent à sept têtes. Ils n’ont qu’à tirer leur révérence et cesser ces mauvaises pratiques », balance-t-il.  Pour illustrer « les accidents » dont parle Jovenel Moïse, Jude Charles Faustin a pris l'exemple de l’arrestation de Frantz Aby Larco pour trafic d’armes et de munitions. « Il a été arrêté avec plus d’un million de munitions en sa possession. Il est victime d’un accident. Parce que sa famille ne s’attendait pas à son arrestation. Quand le président parle d’accident, cela ne veut pas dire qu’il va persécuter des adversaires politiques. Il prône le dialogue. Accident sous-entend que la police et la justice feront leur travail », explique le conseiller.  Jude Charles Faustin assure que le président ne se confond jamais ni avec la justice ni avec la police, même s’il a dit être prêt à mettre hors d'état de nuire ceux qui l’empêchent de diriger. « Au cours de son mandat, il a lui même subi l’épreuve de la justice. Il n’a jamais exercé de pression sur le système judiciaire pour prendre des décisions en sa faveur. On peut prendre l'exemple des fameux rapports qui sont sortis. D’autres présidents auraient pu faire pression pour que ces rapports soient rédigés en leur faveur. Lui, il ne l’a pas fait. Il a fait face à la justice. Pourquoi les autres ne font pas autant ?», se demande-t-il.  Le conseiller du chef de l'État a poursuivi son exposé sur le concept « d’accident » de Jovenel Moïse en faisant allusion à ceux qui ont dû prendre la poudre d’escampette. « Gen de moun ki te cho nan peyi a, ki t ap entèvni nan tout kalite dosye, epi jodi a yo nan mawon. Ils sont victimes de l’accident. Ce n’est pas la faute du président. Ces gens ne se comportaient pas comme ceux qui veulent l’avancement d'Haïti. Ils voulaient déstabiliser le pays et exploiter ses richesses. La déclaration du président a été un conseil salutaire aux autres. Il n’avait pas mal formulé sa déclaration. Il a mesuré ses mots», soutient-il.  Jude Charles Faustin a indiqué que le président ne faisait pas allusion aux politiques quand il a parlé du serpent à sept têtes. « Ces derniers sont aussi victimes de ce serpent. Ils sont des victimes du système, qui les considère comme des esclaves », affirme-t-il.  Le conseiller de Jovenel Moïse assure que ce dernier a progressé en maturité et en sagesse après plus de deux ans de mandat. « Il y aura toujours des choses à corriger parce qu’il n’a pas étudié la fonction présidentielle. (...) Que ceux qui sont en face (dans l’opposition) ne mettent pas du béton dans leurs oreilles, qu’ils soient plus conciliants dans leur positionnement, qu’ils apprennent à évaluer les conjonctures, on ne peut pas demeurer dans ce jusqu’au-boutisme », leur recommande l'ancien parlementaire.