Le Nouvelliste
Vers le renforcement des liens entre la diaspora haïtienne de France et Haïti
Sept. 9, 2019, midnight
Au cours d’une visite au Nouvelliste, Roseline Dieudonné a partagé sa vision d’Haïti et de sa prise de fonction depuis mars 2019 en tant que troisième femme à la tête de l'association Maison d'Haïti en France. «L’objectif de ma visite était de rencontrer les acteurs haïtiens du monde de l’innovation, l’entreprenariat, la culture, l’éducation et des officiels et de comprendre très clairement les dynamiques qui sont à l’œuvre en Haïti. Mieux comprendre pour mieux orienter nos actions et les ancrer dans la réalité haïtienne. C’est pourquoi j’ai rencontré, entre autres, Marc Servies, premier conseiller de l’ambassade de France en Haïti en l’absence de l’ambassadeur José Gomez et Sinon DGA de l’OIF en l’absence de monsieur Emmanuel V. Adjovi, directeur du bureau régional de l'OIF sans oublier des responsables du Centre d’art et le directeur du campus agricole de Pandiassou à Hinche en l’absence du frère Francklin Armand, Maarten Boute, CEO de Digicel et de nombreux jeunes entrepreneurs haïtiens », confie-t-elle. Avec pour slogan «Ensemble, changeons l’image d’Haïti», la Maison d'Haïti en France fondée en 1997 par le Dr Wisley Pierre, a pour mission de faciliter l’intégration et contribuer au bien-être des Haïtiens au sein de la société française ; de promouvoir la culture haïtienne et de développer la solidarité et la coopération franco-haïtienne. L’association organise régulièrement des dîners-débats et autres activités importantes. «Le dernier évènement culturel a été une soirée d’hommage à Jacques Stephen Alexis organisée en janvier 2019 à l’occasion du premier prix Jean D’Ormesson en partenariat avec l’Alliance française d’ Île-de-France et le centre Wallonie-Bruxelles. Nous avons eu un panel qui a réuni Dany Laferrière, Louis-Philippe Dalembert, Mélissa Laveaux, Gaël Faye, Yves Chemla, et Florence Alexis et Maggy Biais », a expliqué Roseline Dieudonné, ajoutant que sur le plan santé, l’association organise régulièrement des activités de sensibilisation sur le thème « Sante nou se richès». Un après-midi de sensibilisation a été organisé en juin 2019 sur la drépanocytose, la première maladie génétique au monde, qui est une maladie qui ne se guérit pas véritablement et qui nécessite une grande prévention. Une soirée de sensibilisation au diabète en mai 2018 a aussi été organisée. Parallèlement, un programme d’accompagnement à l’orientation scolaire et professionnelle des jeunes de la communauté haïtienne en France sera lancé en octobre 2019. Très impliquée et engagée, Roseline Dieudonné confirme que l’association fait jusqu’ici l’essentiel pour servir la communauté haïtienne afin de répondre à sa mission. La population haïtienne en France est estimée à 100 000 personnes. «Notre approche est inclusive et nous travaillons avec d’autres acteurs de la communauté haïtienne en France. Nous coopérons avec diverses associations haïtiennes de France à différents niveaux. On peut citer la FEDHE, EVOH, Haïti Futur, Solidarités CHIV Haïti, Astrinobes et association Gamah. Des projets de partenariat sont en cours de discussion avec d’autres associations. Depuis trois ans, l’association entretient un partenariat fructueux avec EVOH (Évolution d’Haïti) à travers son concours «Haïti je connais, live challenge» poursuit-elle, ajoutant que son organisation coopère, ponctuellement pour ses actions de sensibilisation santé, avec des institutions en Haïti dans le milieu sanitaire notamment avec le CIDIA-PRL - Centre-Info diabète ou encore l’hôpital Saint-Damien, qui a un programme de détection des enfants drépanocytaires (anémie falciforme) à la naissance. Selon Roseline Dieudonné, l’association n’a pas jusqu’ici les moyens de sa politique, mais travaille sur plusieurs projets, dont la mise en place de la maison de la culture haïtienne, qui sera un espace d’échanges intergénérationnels, un espace d’expression culturelle qui mettra à l’honneur la culture haïtienne dans toutes ses dimensions. «Jusqu’ici, la feuille de route de l’équipe est respectée. Nos actions sont jusqu’ici efficaces, mais on pourrait faire mieux. Les actions que nous entreprenons doivent s’inscrire dans la durée et non durant notre mandat. L’ancienne présidente Élodie-Anne Télémaque ainsi que Nicole Tardivel (membre fondatrice et présidente d’honneur) font partie de l’actuel conseil. C’est un signe qui révèle la continuité de l’action au renforcement de l’édifice», indique-t-elle tout en espérant que les liens entre la diaspora et Haïti pour le progrès du pays demeureront. Originaire de Léogâne, Roseline Dieudonné vit en France depuis plusieurs années. Experte comptable, elle détient un master en administration d'affaires (MBA) à la Haute école de commerce de Paris (HEC).