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Le Nouvelliste

Laura : le secteur agricole sévèrement touché dans le Plateau central

Aug. 24, 2020, midnight

Les rafales de vents et les pluies qui se sont abattues sur le département du Centre lors du passage de la tempête tropicale Laura, ce week-end, ont occasionné de nombreux dégâts dans le secteur agricole et mis à genoux une population qui faisait déjà face à des conditions de vie précaires. Les plantations de maïs et les bananeraies sont détruites ou particulièrement saccagées par les rafales et par les eaux de pluie qui ont dévalé les pentes de la berge de la rivière Samana et de Guayamúco. Les cultivateurs de plusieurs communes du département sont très affectés. Depuis quelque temps, les paysans de plusieurs localités du département du Centre sont livrés à eux-mêmes. Pour la plupart issus des régions rurales, ces paysans ne font que constater la détérioration de leurs conditions de vie. « Si rien n'est fait, les paysans abandonneront la terre », s'inquiète l'ingénieur-agronome Bodler Louis, cadre local du ministère de l'Agriculture, des Ressources naturelles et du Développement rural ( MARNDR) et entrepreneur agricole. Le gouvernement doit penser aux aléas climatiques pour changer la donne. L'état lamentable de notre environnement réclame des investissements à long terme dans la protection des bassins versants et des berges. Sinon, les paysans abandonneront la terre, leur seul bien.  Pour Claude Civil, un agriculteur de Cassoire, localité dépendant de la première section Juanaria, les rafales de vents et les pluies qui s'abattent sur la commune depuis samedi tuent l’espoir des paysans qui attendaient une saison beaucoup plus fertile cette année. « Nous réclamons la présence de l’État à Péligre », a déclaré un paysan à Nan Joumou, localité de la section Desbayes, commune de Boucan-Carré. L'État, fait remarquer le paysan, doit intervenir pour éviter tout débordement désordonné du barrage de Péligre. Sinon, c’est fini pour ceux qui habitent en aval », a-t-il fait savoir. « Pour le moment, les informations reçues du responsable de la centrale hydroélectrique de Péligre font état d'une certaine remontée d'eau », a rapporté Magareth Multy, coordonnatrice technique, départementale de la Protection civile. Les responsables de la centrale et ceux de l’ODEVA se sont entendus pour libérer 100 mètres cubes d'eau par seconde. Pour l’instant, pas de panique. Le niveau d'eau contenu dans le lac est plus ou moins stationnaire. Au niveau du COUD, nous observons minutieusement la situation. Pour beaucoup d'habitants de la région, « les vrais problèmes de l'environnement sont oubliés en Haïti ». Jules Pierrelus a évoqué l'incapacité frappante des membres de l'exécutif de résoudre les problèmes réels de la nation tels que l'environnement, le curage des rivières, la conservation du sol, la réparation et la construction d'infrastructures...