Le Nouvelliste
L’ambassade d’Haïti aux Bahamas fait tout pour venir en aide à nos compatriotes victimes du cyclone Dorian
Sept. 6, 2019, midnight
La communauté haïtienne évoluant aux Bahamas a été très affectée par la tempête Dorian qui a dévasté l’archipel au cours du week-end. Les derniers chiffres ont fait état de trente morts suite au passage de la tempête. Le chargé d’affaires ne sait pas pour le moment combien d'Haïtiens figurent parmi ces victimes. « Nous avons des morts et des blessés mais nous ne pouvons pas en préciser le nombre », a déclaré Dorval Darlier qui ne dispose que des chiffres confirmés par les autorités bahamiennes sans. «Elles ne veulent tout simplement pas dire la vérité », estime le chargé d’affaires. « Ce n’est que grâce au support du gouvernement américain que les autorités bahamiennes sont en train d’apporter de l’aide aux victimes », a-t-il fait savoir. Le diplomate affirme que le gouvernement haïtien lui a donné le feu vert de faire tout ce qui est dans son pouvoir pour venir en aide à nos compatriotes. «Je vais louer un avion charter pour me rendre à Abaco et à Freeport qui ont été les plus touchées pour apporter de l’aide aux ressortissants haïtiens », a-t-il informé. Il envisage même de transporter les plus vulnérables dans la capitale qui, ajoute-t-il a été épargnée. « J’ai déjà eu des discussions avec les services sociaux sur la possibilité de les abriter provisoirement, a fait savoir le diplomate. Le chargé d’affaires a confirmé la présence d’une forte communauté dans la zone appelée «The Mudd» («la boue») à Abaco. « Cette zone a complètement été submergée. L’eau avait atteint plusieurs mètres de hauteur», a confié Dorval Darlier. Les maisons de la plupart des Haïtiens qui vivaient dans le «Mudd» n’avaient pas été construites suivant les normes établies, selon le diplomate, soulignant qu’il s’agit du plus grand bidonville des Bahamas. Les Haïtiens qui vivent légalement aux Bahamas sont estimés à environ 200 000, sans compter les illégaux. Dorval Darlier n’entend cependant pas faire de différence entre les Haïtiens vivant légalement et ceux vivant illégalement aux Bahamas. «Pour l’instant, nous ne faisons aucune différence entre légaux et illégaux », souligne-t-il. Il rejette les informations selon lesquelles les Haïtiens victimes sont ceux qui, pour la plupart, vivaient dans l’illégalité aux Bahamas et qu’ils avaient refusé de suivre les consignes. «Ils seraient victimes peu importe l’endroit où ils se trouvaient», selon Dorval Darlier, pour qui plus de 85% des maisons d’Abacco et de Freeport ont été détruites. «C’est un endroit à construire et non à reconstruire », a déclaré le chargé d’affaires haïtien. Ayant été sur le terrain jeudi, le chargé d’affaires dément les informations selon lesquelles les ressortissants haïtiens sont traités en parents pauvres par les autorités bahamiennes. « Elles m’ont dit qu’elles ont eu droit au même traitement que les Bahamiens, sauf que la priorité est accordée aux blessées, aux femmes enceintes et aux enfants », rapporte-t-il. Peu après le passage de l’ouragan, le président haïtien avait promis son support aux ressortissants haïtiens qui vivent à Bahamas. « Hier, l’ouragan #Dorian a ravagé les Bahamas. Nos prières et nos pensées positives vont au peuple bahaméen et à son GVT. La communauté haïtienne qui se trouve sur ces îles peut être rassurée de notre entière solidarité et de notre sollicitude en ces moments de dures épreuves », avait écrit le président de la République sur son compte Twitter lundi. Suite aux instructions du président de la République, le ministre haïtien des Affaires étrangères Edmond Boccit a envoyé une aide financière supplémentaire à l’ambassade d’Haïti à Nassau afin que celle-ci puisse venir en aide aux migrants haïtiens victimes de Dorian, a rapporté le journal Miami Herald. Nous comprenons leur sort parce que nous avons traversé cela, a déclaré Edmond Bocchit qui s’est confié au journal floridien. Le ministre a réaffirmé la volonté du gouvernement haïtien d’exprimer sa solidarité envers le peuple et les autorités des Bahamas.