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Le Nouvelliste

« Il faut déplacer le tribunal de première instance au Bicentenaire», plaide Jean Wilner Morin

Nov. 14, 2019, midnight

« Les associations de magistrats n'ont pas la responsabilité de garantir la sécurité des espaces de travail des juges ou de veiller au respect de l'intégrité physique de ces derniers. Nous sommes des fonctionnaires chargés de rendre des décisions de justice. Rouvrir les portes des tribunaux revient au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ) qui est chargé de leur administration », a indiqué le juge Jean Wilner Morin pour expliquer que leur appel était motivé par l'instinct de survie face à l'incapacité des autorités étatiques de garantir un climat sécuritaire.  Pour le président de l'ANAMAH, malgré le calme constaté dans plusieurs endroits, dans d'autres zones des tribunaux vandalisés ou incendiés à cause de l'insécurité ne peuvent pas rouvrir leurs portes, notamment au Bicentenaire qui est devenu l'arrière-cour des bandits qui sèment la terreur. La solution idéale serait alors de déplacer le tribunal de première instance de Port-au-Prince et la cour d'appel. Dans ces cas précis, Me Jean Wilner Morin renvoie la balle dans le camp du ministère de la Justice et de la Sécurité publique (MJSP) qui gère le budget d'investissement pour le secteur de la justice. « Plusieurs institutions publiques et privées ont déjà quitté le Bicentenaire. Les magistrats ne peuvent plus travailler dans ces conditions. En attendant de pacifier la zone, le CSPJ et le ministère de la Justice doivent déplacer le tribunal. Il serait mieux si on adoptait cette solution », a ajouté le président de l'ANAMAH, précisant au passage que c'est le MJSP qui dispose des fonds nécessaires pour construire les tribunaux et déplacer ceux qui rencontrent des difficultés pour fonctionner.  Par ailleurs, le juge Morin dit ne pas vouloir maintenir une position figée. L'homme de loi affirme que les magistrats sont prêts à reprendre le travail au Bicentenaire seulement s'ils ont la certitude que la zone est pacifiée. Autrement, a-t-il poursuivi, les magistrats ne se mettront pas en danger en allant travailler dans les conditions d'insécurité et d'insalubrité qui règnent dans la zone pour être victimes comme cela a été le cas les semaines écoulées.