Le Nouvelliste
Trop pauvres pour penser petit
June 5, 2020, midnight
Ce que nous redoutions le plus pour le pays, en cette période fatidique de propagation de la pandémie mondiale Covid-19, semble se produire. La situation d’insécurité, de banditisme arrogant alerte des personnalités ou institutions étrangères, écœurées par les divers et multiples massacres perpétrés sur la population haïtienne, dans divers quartiers du pays, par des gangs armés travaillant à leur propre compte ou à la solde de «bandits légaux». Une pression internationale, plutôt américaine, semble, ces jours ci, s’exercer sur l’actuelle administration Moise/Jouthe. Celle-là est soupçonnée de commanditer des opérations punitives dans des quartiers populaires de la capitale, utilisant les services des agents de la Police nationale aidés des membres d’un gang armé, fonctionnant au vu et au su de tout le monde. Ces élans, de personnalités étrangères, seraient motivés par la crainte qu’Haïti ne «sombre dans une spirale de chaos et de violence». Dans la même foulée, des fatalistes, fossoyeurs de la Patrie, assurément, font courir des rumeurs folles et stupides sur une prétendue mobilisation de militaires dominicains chargés de régler la question sécuritaire en Haïti. Le banditisme légal, pitoyable et autorisé, qui secoue le pays depuis plus de deux ans, a déjà fait l’objet de nos observations, réflexions, récriminations et recommandations, au Rassemblement des démocrates, nationaux progressistes (RDNP). Récemment, nous avons sommé les autorités actuelles de «choisir leur camp ouvertement», car cette situation calamiteuse érode davantage les charpentes, déjà poudreuses et vermoulues, du faible État haïtien. Par contre, ces données, réelles ou virtuelles, nous renvoient à d’autres réflexions, en conformité avec notre sens de la dignité nationale, de la défense et de l’intégrité du territoire national à travers le prisme de notre vision de l’État étroitement liée à l’éthique de responsabilité… D’abord, ce serait une monstrueuse absurdité que des responsables d’un État, fût-il faible ou pauvre, attendent que des voix étrangères s’élèvent pour réclamer, voire, exiger la paix des cœurs et des rues dans un pays indépendant. De même, il serait impie que les commandements de la Police nationale et des forces armées - ces institutions qu'elles fussent faibles et mal équipées - s'effacent pour que des bandits, des hors-la-loi assurent, à leur place la mission de défendre l’intégrité du territoire national. Ou pire encore, acceptent que le pouvoir politique utilise des «escadrons de la mort», pour régler ses affaires partisanes, voire, celles de l’État. Il nous est rapporté que ces escadrons sont formés par des agents réguliers d’un corps constitué de l’État et des «bandits, proclamés ou autoproclamés, légaux». Si ces faits s'averaient exacts, Il y aurait là, responsabilité partagée, complicité active ou passive, impliquant, dans tous les cas, culpabilité indifférenciée, devant le tribunal de l’histoire. Ensuite, nous, du RDNP, ne prenons pas à la légère ces rumeurs, pareilles à des ballons d’essai, de mobilisation de troupes militaires dominicaines ou la possible circulation d’une seule monnaie sur l’Ile d’Haïti. C’est pourquoi nous faisons la promotion d’une meilleure gestion des échanges commerciaux, des mouvements de population, des rapports économiques et des relations diplomatiques de notre pays avec la République voisine, dans la perspective d’une Patrie régénérée, après Covid-19. Après analyse de ces folles rumeurs, nous prenons la liberté d'affirmer que les autorités dominicaines sont trop lucides, trop férues d’histoire haïtienne,n'oseront pas se lancer dans une aventure militaire aussi périlleuse ou dans une décision financière aussi délicate, sans penser à régler, préalablement, les différends séculaires entre les deux pays. Ces rumeurs, ces ballons d’essai, ces ingérences étrangères sournoises soulignant l’irresponsabilité et la mauvaise gouvernance des autorités de l’État, nous offrent l’occasion, au RDNP, de promouvoir la «dernière transition», qui puisse sortir le pays de l’instabilité chronique, de promouvoir le «changement de système» véritable, qui puisse assurer une réparation des torts séculaires faits à des couches majoritaires du pays, les femmes, les paysans vivant «en dehors» ,nous travaillons à amener en «dedans» , pour qu'ensemble nous rendions rayonnante la Patrie commune. Éclatante, nous voulons qu’elle soit au RDNP, nous qui voulons que nos pensées et nos actions s’allient toujours à la grandeur originelle de notre histoire de peuple. Nous qui nous estimons toujours trop pauvres pour penser petit. Pour réparer donc tous ces torts séculaires, nous ne saurions ne pas être généreux dans nos pensées, dans nos actions, dans notre vision de la gestion de la chose publique. Un sursaut collectif doit sortir des profondeurs de l’âme nationale.C'est dans cette perspective que nous reitérons humblement, mais patriotiquement notre invitation aux citoyennes et citoyens de bonne foi, de bonne volonté, de bon commerce, de se constituer en Guerriers de lumière, en Magistratures morales, à prendre en main le destin du pays pour assurer la régénération de la société. Nous appelons surtout les femmes, les paysans, les Haïtiennes et Haïtiens authentiques qui jadis, tiraient leur force de leur détermination, de leur capacité de sacrifice, de leur courage. Nous devons cet ultime effort à nos enfants, aux générations montantes. Nationaux, démocrates et progressistes, rassemblez-vous ! Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale. Met men, pran desten nou an men. Eric Jean Baptiste Secrétaire Général du RDNP