Le Nouvelliste
Kelly C. Bastien annonce la reprise de la mobilisation contre le président et répond aux critiques
Oct. 24, 2019, midnight
L’ancien sénateur Kelly C. Bastien, l’un des membres de l’Alternative consensuelle pour la refondation de l’État, était l’invité de Panel Magik jeudi. L’ancien président du Sénat a confirmé que l’opposition prévoit de se mobiliser du 27 octobre au 2 novembre afin d’obtenir la démission de Jovenel Moïse. Par la même occasion, il a dit écarter tout affaiblissement de la mobilisation alors que les activités dans tous les secteurs, hormis le secteur de l’éducation, ont repris depuis le début de cette semaine. « Il y a une fatigue physique qui nous a obligés de nous reposer avant de recommencer. Après 6 semaines, il nous faut réviser nos stratégies afin d’avancer. Pour des raisons humanitaires, ce ralentissement a permis d’approvisionner les villes, les hôpitaux, entre autres », a-t-il expliqué. L’ancien sénateur a réfuté tout manque d’inspiration de la part des acteurs de l’opposition dont les stratégies ne sont pas différentes depuis tantôt un an. S’il ne dément pas l’implication de l’opposition dans de nombreux épisodes de « peyi lòk », l'ex-parlementaire a toutefois souligné la participation de la population. « Les paralysies ne sont pas uniquement liées à PetroCaribe ou la rareté de carburant. Elles sont liées également à la dégradation des conditions de vie de la population », fait-il remarquer. Plus loin, Kelly C. Bastien condamne les actes de violence perpétrés dans les manifestations. Il a également dénoncé la « répression gouvernementale » contre les manifestations. « La réaction à la violence est humaine. L’histoire démontre que les Haïtiens ne sont pas violents, ils réagissent quand ils sont attaqués », a-t-il souligné, faisant allusion notamment aux attaques contre les entreprises. L’ancien élu du Nord a répondu à ceux qui accusent les acteurs de l’opposition de paralyser les activités économiques durant les épisodes de « peyi lòk ». « L’économie ne fonctionne pas non plus quand le pays n’est pas lòk. L’inflation, la gabegie administrative, la corruption existent quand le pays semble fonctionner. Je ne prétends pas non plus que la situation économique ne s’est pas aggravée dans ce contexte. Mais que personne ne dise que l’économie fonctionnait normalement avant », argue-t-il. Concernant le débat sur la réouverture ou non des écoles, Kelly C. Bastien pense qu’il ne doit y avoir aucun débat sur l’importance de l’école. « Je n’ai aucun problème avec la réouverture des classes, car l’éducation des enfants n’est pas profitable personnellement à Jovenel Moïse ou un quelconque membre de l’opposition, elle contribue à la formation d’un capital humain pour le pays. Cependant, des conditions doivent être réunies à cet effet. Parce qu’on ne peut pas exposer les enfants à n’importe quelle situation. Il y a des parents qui ne souhaitent pas que les écoles rouvrent leurs portes avec Jovenel Moïse au pouvoir », a-t-il fait savoir. Dans la foulée, Kelly C. Bastien a souligné qu’il n’y aucun inconvénient pour que les enfants aillent à l’école pendant que parallèlement les manifestations se poursuivent pour exiger la démission de Jovenel Moïse.