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Le Nouvelliste

Le coronavirus ne gêne pas les voleurs et violeurs à Jérémie

April 16, 2020, midnight

Le coronavirus ne semble pas freiner les vols et les viols à Jérémie. Les cas de vol de nuit et de viol sont devenus de plus en plus fréquents dans la Cité des poètes. Les malfrats profitent de la crise sanitaire actuelle pour commettre leurs forfaits.  Une jeune femme enlevée à son domicile, puis violée Alors qu’elle dormait chez elle, une jeune femme a été attaquée à l'intérieur même de son domicile. Selon les informations recueillies, les faits remontent au début du mois d'avril dans un quartier résidentiel de Jérémie, plus précisément à Caracolie. Aux environs de minuit, quatre hommes lourdement armés ont pénétré chez la jeune femme et l’ont menacée avant de  commeettre leur méfait. Les violeurs ont ligoté le cousin de la victime qui habite lui aussi dans la maison. S’étant débarrassé du téléphone de la jeune femme, les individus, jusqu'à présent non identifiés, l’ont emmenée de force sur une terrasse non loin de sa maison avant de la violer pour ensuite prendre la fuite. Le lendemain, la jeune fille a déposé plainte pour «viol» et l'affaire est à présent prise en charge par le Bureau de la protection des mineurs (BPM), au niveau de la PNH, conjointement avec la Direction départementale du ministère à la Condition féminine et aux Droits de la femme (MCFDF) et les instances judiciaires concernées. Recrudescence des cas de violence sexuelle Selon les dernières données statistiques disponibles au niveau du BPM et de l'IDETTE, organisation de défense des droits humains, trente cas de violence sexuelle ont été enregistrés et déclarés par les victimes de janvier à mars 2020. « Sur les 30 cas figurent deux cas de viol collectif et séquestration. Les filles âgées entre 13 et 16 sont les plus touchées par les violences sexuelles. Les communes les plus touchées restent Jérémie, Anse-d'Hainault et Bonbon », peut-on lire dans le rapport conjoint du BPM- IDETTE. Au cours de la présentation de ce rapport, les deux institutions ont profité pour révéler au public les contraintes rencontrées dans le cadre de leur mission. « Le fonctionnement au ralenti de l'appareil judiciaire dans le département de la Grand’Anse, le déficit de moyens de la BPM pour les poursuites, le manque d'acteurs de protection dans la Grand'Anse intervenant dans la lutte contre les violences sexuelles », sont les principaux obstacles rencontrés dans cette bataille. Vols de nuit, vols de motocyclettes : la PNH à Jérémie toujours en quête d’une parade Avec les cas de viol on observe également une recrudescence des vols de nuit, en particulier ceux de motocyclettes. Une situation qui s’est aggravée depuis l’annonce par le gouvernement des mesures de prévention contre le coronavirus. Des citoyens se plaignent de l'impuissance de la police face aux chevaliers de nuit. Tantôt c’est une motocyclette volée, tantôt c’est une maison cambriolée. Parmi les cas récents figure un incendie qui aurait été provoqué par des présumés assaillants dans un salon de coiffure (barber shop) situé au centre ville de jérémie. Le Nouvelliste a tenté en vain d’entrer en contact, jeudi matin, avec le directeur départemental de la police grand'anselaise. Si rester chez soi est la meilleure parade contre le Covid-19, et que dans ce cas des jeunes femmes, en raison de l’isolement, deviennent de potentielles victimes, à Jérémie, le dilemme paraît tragique. Les responsables d’État devraient avoir la réponse.