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Haïti-PetroCaribe : Plusieurs organisations appellent à poursuivre la mobilisation citoyenne contre la corruption
Oct. 25, 2018, midnight
P-au-P, 25 oct. 2018 [AlterPresse] --- Des organisations de défense des droits humains et de la société civile encouragent les citoyennes et citoyens à poursuivre la mobilisation visant à demander de faire la lumière sur la dilapidation des fonds PetroCaribe d’aide vénézuélienne à Haïti.Dans un communiqué de presse dont a pris connaissance l’agence en ligne AlterPresse, elles recommandent à l’Etat des actions pertinentes et claires « prouvant sa volonté de combattre la corruption sous toutes ses formes ».Elles souhaitent l’aboutissement d’un procès relatif à la dilapidation de plus de 3 milliards de dollars américains du programme PetroCaribe.Parmi les organisations signataires, figurent le Centre d’analyse et de recherche en droits de l’homme (Cardh), la Commission épiscopale nationale - Justice et Paix (Ce-Jilap) et le Centre de recherche et de formation économique et sociale pour le développement (Cresfed).Le mercredi 17 octobre 2018, des marées humaines ont envahi les rues de nombreuses villes en Haïti, dans le cadre du mouvement #PetroCaribeChallenge, pour demander des comptes sur l’utilisation de ces fonds publics.Le premier ministre Jean Henry Céant a annoncé, le lundi 22 octobre 2018, une commission indépendante, pour travailler sur la dilapidation de ces fonds.Cette commission pourrait être considérée comme étant un acte de non-reconnaissance des suites judiciaires en cours sur ce dossier, soulignent les organisations de défense des droits humains et de la société civile.18 hauts fonctionnaires, dont 16 conseillers au sein du cabinet présidentiel, ont été également démis de leurs fonctions.Deux d’entre eux, Yves Germain Joseph, secrétaire général de la présidence, et Wilson Laleau, chef de cabinet du président Jovenel Moïse, ont eu leurs noms cités dans le dossier Petro-Caribe.Cette cascade de révocations fait suite à la demande, faite par le président Jovenel Moïse, à tous les grands commis de l’Etat, indexés et ayant eu une part active dans la gestion des fonds PetroCaribe, de se mettre à disposition pour être entendus par la justice.Les organisations signataires du communiqué dénoncent les récentes mesures annoncées par l’administration du président Jovenel Moise et du premier ministre Céant, qui seraient, selon elles, « inaptes à convaincre la population de la volonté politique réelle de lutter efficacement contre la corruption ».Elles exhortent également le pouvoir exécutif à poser des actions institutionnelles pertinentes qui soient à la hauteur des exigences populaires.Les autres organisations signataires sont le Conseil haïtien des acteurs non étatique (Cohnane), le Réseau national de défense des droits humains (Rnddh) et la Plateforme des Organisations haïtiennes des droits humains (Pohdh) et le Sant Karl Lévêque (Skl). [emb gp apr 25/10/2018 12 :15]