Le Nouvelliste
«Si vous n’êtes pas capables de respecter vos engagements… il faut en tirer les conséquences», dixit la CCIO
Sept. 12, 2019, midnight
La situation socioéconomique et politique du pays s’aggrave de jour en jour. L’équipe au pouvoir ne fait montre d’aucun leadership pour gérer la crise et l’opposition est incapable d’offrir au pays une proposition viable. Face à cette situation, la Chambre de commerce et d’industrie de l’Ouest (CCIO) appelle les acteurs à se ressaisir et à prioriser le bien-être de la population ou d'en tirer les conséquences. La Chambre de commerce et d’industrie de l’Ouest s’indigne face à la crise de gouvernance socioéconomique et politique que conna1(t le pays et qui s’est fortement exacerbée au cours des dernières semaines, lit-on dans un communiqué de la CCIO. Elle dit constater avec « inquiétude que la situation défaillante de la distribution et de la vente au détail des produits pétroliers, loin de s’améliorer, ne fait que s’aggraver dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et sur tout le territoire, asphyxiant quasiment tous les secteurs de notre économie déjà branlante ». Selon le président de la CCIO Frantz Bernard Craan, qui a signé le communiqué, les autorités publiques semblent incapables de trouver les formules adéquates pour résoudre le problème de la rareté de ces produits et aucune information sur une solution réelle n’a été divulguée par ces dernières. « La CCIO et ses membres sont effarés devant le constat de l’inaptitude de nos dirigeants, que ce soit du président de la République, des divers Premiers ministres et gouvernements, les parlementaires, aussi bien députés que sénateurs, à assumer pleinement et efficacement leurs responsabilités. Ayant fait preuve de l’inefficience de leurs actions voire de leur inaction, ces autorités se contentent de faire un usage pour le moins singulier des fonds publics en laissant la population livrée à elle-même », a dénoncé la Chambre de commerce et d’industrie de l’Ouest. Pour la CCIO, le pays fait clairement face à un déficit de leadership éclairé et en mesure de se hisser à la hauteur des multiples enjeux de l’heure tels « l’inflation galopante, l’insécurité paralysante, l’accumulation des arriérés de paiements, la pénurie de carburant et la crise politique incessante ». « Haïti s’enfonce chaque jour dans une crise sans fin et ses dirigeants s’enferment dans un mutisme assourdissant. Ceux, aux abords du pouvoir ou de l’opposition, n’arrivent jusqu’ici pas à se présenter en une force propositionnelle fiable et viable. Ils se contentent de nous offrir des spectacles avilissants de destruction de biens de l’Etat et d’éclatement de scandales à répétition », a critiqué la CCIO. Dans un autre registre, la Chambre de Commerce et de l’industrie de l’Ouest dit prendre acte du fait que la 50e législature ne s'est pas prononcée sur l’opportunité d’adopter de nouveaux amendements à la Constitution de 1987. « Au-delà de la possible contestation de cette démarche en raison du déficit de confiance dont souffrent les parlementaires, la Chambre croit que la société haïtienne ne doit pas faire l’économie d’un débat sérieux autour de la nécessité d’une refonte de notre système politique à travers une révision en profondeur de la Charte fondamentale », a appelé la CCIO. « Face au constat des rendez-vous et des irresponsabilités avérées, la CCIO ne peut qu’appeler ces ‘’dirigeants’’ à se ressaisir, à s’acquitter réellement de leurs tâches et à chercher en eux-mêmes les ressources leur permettant de sortir de l’ornière de cette gestion calamiteuse et médiocre de la chose publique », a conseillé la CCIO. Elle a rappelé au président de la République, aux membres du gouvernement sortant et à ceux appelés à les remplacer ainsi qu’aux Parlementaires « qu’ils se sont engagés à servir Haïti et sa population, à respecter sa Constitution et ses lois ainsi qu’à garantir sa souveraineté et le bien-être de tous ses citoyens ». « Messieurs et dames, si vous n’êtes pas capables de respecter vos engagements et obligations, ayez l’humilité et le courage de le constater et d’en tirer les conséquences », conclut la CCIO.