this used to be photo

Le Nouvelliste

Jean Michel Lapin promet de satisfaire les revendications des policiers

Oct. 28, 2019, midnight

Au lendemain de la marche des policiers dans la capitale haïtienne pour exiger de meilleures conditions de travail, le Premier ministre démissionnaire Jean Michel Lapin a promis de nouvelles dispositions en vue de satisfaire leurs revendications. Le chef du Conseil supérieur de la police nationale (CSPN) indique qu’une série de discussions est engagée depuis environ sept mois entre le haut commandement de la PNH et la Primature autour des revendications des policiers. Le Premier ministre regrette que le haut commandement n’en avait pas informé les policiers. Jean Michel Lapin annonce que des réponses seront apportées à court, à moyen et à long terme aux revendications des agents de l'ordre. « A court terme, nous travaillons sur le renflouement des cartes (de débit) des policiers », détaille Jean Michel Lapin, rappelant que sur les trois mois dus à ces derniers, ils en ont reçu deux depuis le week-end. Jean Michel Lapin informe que le gouvernement travaille sur un ensemble de dettes de la Police nationale d’Haïti envers d’autres institutions. Le Premier ministre a fait remarquer que ces dettes envers les fournisseurs de la police n’ont pas commencé sous l’actuelle administration. « Nous avons remarqué qu’il a des dettes qui datent de plusieurs années », a-t-il déclaré. Il promet que toutes les dettes jugées « légales » par rapport aux procédures administratives et les lois sur la comptabilité publique seront payées à court terme. Le Premier ministre démissionnaire a confirmé que le gouvernement va voir dans quelle mesure il peut apporter une réponse aux problèmes de matériels et d’équipements soulevés par les policiers. « La sécurité est une affaire importante dans tous les pays. On ne peut pas parler de développement sans sécurité », a-t-il dit pour se convaincre. Jean Michel Lapin appelle toutefois les policiers à faire preuve de compréhension par rapport aux difficultés du gouvernement à répondre tout de suite à toutes leurs revendications. « Les policiers doivent noter que certains problèmes peuvent être résolus dans les jours qui suivent, mais il y en a d’autres qui exigent que l’Etat ait des moyens », souligne le chef de la Primature, qui a particulièrement insisté sur la question des salaires. « Nous allons mettre sur pied une commission sur la question des salaires. Cette commission aura pour mission d’analyser le salaire de tous les fonctionnaires de l’Etat afin de voir quelle réponse peut-être apportée à ce problème. Mais comme je l’ai dit, cela demande des moyens », a précisé le Premier ministre démissionnaire. Mais la priorité aujourd’hui, a martelé le chef du gouvernement, c’est d’agir sur les arriérés de salaires de tous les employés de l’Etat et de se pencher sur la question des matériels et équipements au profit de la PNH dont la mission est de protéger et servir. Jean Michel Lapin a par ailleurs rappelé aux policiers qui ont manifesté dimanche dans les rues de la capitale que  leur mission est de protéger et servir et qu’ils doivent rester loin de la politique. Même s'il reconnaît que leurs revendications sont justes. « La police a la responsabilité de garantir la sécurité dans le pays. Elle a l’obligation de fonctionner en dehors de la politique, et ce, sous quel que soit le gouvernement en place », rappelle le chef du gouvernement démissionnaire qui dément l'information selon laquelle une réunion du CSPN a été organisée la veille de la manifestation des policiers en vue de l'empêcher. Plusieurs centaines de policiers ont marché dimanche pour exiger de meilleures conditions de travail. Fait inédit dans l’histoire de la PNH. Sur les pancartes et banderoles préparées en la circonstance, les protestataires exigent entre autres une augmentation salariale, un vrai programme d’assurance santé, la prise en charge des agents handicapés dans l’exercice de leurs fonctions, le droit de former un syndicat, la possibilité de continuer avec les études universitaires, etc. Sur une banderole, les policiers ont précisé que la marche n’a aucune orientation politique, que par conséquent ils sont ni pour ni contre le départ du président Jovenel Moïse.