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Le Nouvelliste

Jovenel Moïse appelle à la mobilisation contre la violence faite aux femmes et aux filles

Nov. 25, 2019, midnight

C’est en présence des membres du cabinet ministériel, des diplomates, des représentants d’organisations internationales, des Nations unies, des associations de femmes, d'anciennes titulaires du ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes, représentants du secteur religieux, du président du CSPJ et de la Cour de cassation,  que s’est tenue, lundi 25 novembre, la cérémonie officielle marquant la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. L’occasion pour le chef de l’État, Jovenel Moïse, d’appeler toutes les forces vives de la nation à se mobiliser dans la lutte contre les violences que subissent les femmes et les filles dans le pays, où, selon les chiffres avancés, des 12% de la population féminine affirmant avoir subi des violences sexuelles, se retrouve 4% des filles ayant l’âge compris entre 15 et 17 ans. Qu’elles soient issues du milieu urbain et ou du milieu rural, les femmes et les filles continuent d’être victimes de violences de toutes sortes. Mais le président de la République affirme que son administration est préoccupée par cette situation.  « Mon administration, la première dame et moi, nous nous impliquons au plus haut niveau pour témoigner notre préoccupation au regard de la triste réalité des violences faites aux femmes dans notre pays », avance Jovenel Moïse. Pour lui, les chiffres sont alarmants et montrent que la violence s'étend dans la société.   « Nous ne pouvons pas accepter que les femmes continuent de subir les violences (viol et  autres agressions sexuelles), parce qu’elles sont tout simplement des femmes, alors que les agresseurs continuent de  vaquer à leurs occupations », a déclaré le président, pour qui les troubles politiques ne doivent servir d’excuse ou de prétexte facilitant les criminels à  commettre des actes de violence sur les femmes, voler leur commerce, tandis qu’ils circulent en toute liberté. « Mon administration et mon gouvernement ne comptent pas laisser faire. La justice doit agir comme le requiert la loi mère… », poursuit  Jovenel Moïse, appelant à l’engagement des acteurs qui, au-delà des divergences, doivent lutter pour avoir la paix, la concorde et la sécurité dans le pays.  Jovenel Moïse condamne le viol collectif perpétré contre les femmes dans la prison des Gonaïves  « Au nom de tous les membres de l’administration Moïse/Lapin, de celui de ma femme (Martine) et en mon nom personnel, je profite de cette solennelle occasion pour condamner, une fois de plus, les viols perpétrés ces dernières semaines contre les femmes et les jeunes filles de notre pays par des malfrats profitant du climat d’insécurité, plus précisément ces femmes qui ont été violées dans la prison des Gonaïves », soutient Jovenel Moïse, saluant des organisations et surtout l’effort du ministère à la Condition féminine de leur accompagnement aux victimes. Le chef de l’État invite tous les acteurs de la société à s'engager dans la lutte contre les violences faites sur les femmes dans la manière d’élever nos enfants, de traiter les femmes qui travaillent avec nous, les petites commerçantes de nos marchés, nos « madan Sara », la manière de réagir aux victimes des violences. « Peu importe nos divergences politiques, ou les catégories sociales auxquelles nous appartenons, nous avons tous une action à poser dans le cadre de cette lutte », sensibilise le locataire du Palais national qui appelle à l’accès à la justice et aux espaces de santé des femmes victimes de viol, au renforcement de toute la chaîne pénale par la formulation d'une stratégie de prévention des violences pour que les agresseurs répondent de leurs forfaits, la mobilisation des hommes leaders en faveur de l’égalité de genre et du respect des droits des femmes dans notre pays, la poursuite de notre plaidoyer pour la mise en place d’un cadre légal plus efficace contre les violences, le renforcement de l’autonomisation économique des femmes et l’éducation des filles. La ministre Évelyne Sainvil réitère l’engagement du MCFDF à lutter contre les violences faites sur les femmes La titulaire du ministère à la Condition féminine et aux Droits des femmes, Évelyne Sainvil, estime que le moment de combattre les violences exercées sur les femmes et les jeunes filles dans le pays est venu. Elle déplore la recrudescence des violences exercées sur la gent féminine. « Il faut qu’Haïti cesse de fournir chaque année des statistiques alarmantes sur les violences faites aux femmes et aux petites filles », ajoute celle qui n’a pas manqué de condamner, une nouvelle fois, le drame survenu dans la prison des Gonaïves. L’occasion pour la ministre d’évoquer une prise en charge psychologique et juridique de son ministère à l’égard des douze victimes. La ministre Évelyne Sainvil souligne des avancées qui se font en termes de dispositions juridiques devant constituer des garde-fous contre les agresseurs. Elle évoque la ratification de la Convention interaméricaine sur la prévention, la sanction et l’élimination de la violence contre les femmes. Elle revient également sur des mesures structurelles envisagées par l’État engageant des actions de coordination et d’organisation des interventions prévues dans le cadre du plan national 2017-2025 de lutte contre les violences faites aux femmes.   Les chiffres sur les cas de violences enregistrés en Haïti, notamment sur des jeunes filles de 15 à 19 ans ayant subi des rapports sexuels forcés, semblent interpeller les Nations unies. Helen La Lime, représentante du secrétaire général de l’ONU en Haïti, évoque que derrière les chiffres se cache une société refugiée dans un silence souvent complice. Elle en a profité pour renouveler la volonté des Nations unies de mettre fin à toutes les formes de violences exercées à l’égard des femmes et des filles. Elle souligne également l’accompagnement de l’ONU aux acteurs concernés par la question sur le terrain. Le CSPJ entend aussi s’impliquer dans la lutte contre les violences faites sur les femmes en Haïti Pour sa part, le président du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire (CSPJ), René Sylvestre, se dit conscient du rôle que doit jouer le pouvoir judiciaire, interpellé par la situation, dans la lutte contre la violence exercée envers les femmes. « Nous avons sensibilisé les magistrats à l’accueil et l’accompagnement des femmes victimes de violence de toutes sortes », souligne-t-il lors de la cérémonie.   Le pouvoir judiciaire a intensifié la formation des magistrats dans le traitement des cas de violence faites à l’égard des femmes. René Sylvestre soutient que le CSPJ travaille sans relâche pour améliorer considérablement l’accès à la justice des victimes. Le chef du pouvoir judiciaire prône  la vulgarisation des instruments juridiques internationaux ratifiés par Haïti sur les droits des femmes, la poursuite de la formation des magistrats sur la prise en charge judiciaire des femmes victimes de violence, le développement de partenariats avec des institutions travaillant dans le domaine de lutte contre la violence, la promotion de programmes d’assistance judiciaires en faveur de victimes de violences à travers des instances travaillant dans le domaine. « J’encourage les magistrats à être à l’écoute des organisations féministes, des organisations de défense des droits humains pour bien cerner la problématique de l’accès de femmes victimes de violence a la justice en vue d’y apporter des solutions durables. […] Nous devons continuellement travailler à améliorer notre cadre légal pour sanctionner avec efficacité toutes les formes de violences faites contre les femmes et aux filles », recommande le juge René Sylvestre.