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Le Nouvelliste

La ville des Gonaïves sombre lentement  …

Oct. 14, 2019, midnight

Dans la cité de l’Indépendance l’étau se resserre autour du pouvoir en place, tout comme l’existence est devenue difficile pour les Gonaïviens depuis le début des mouvements de protestation. La ville des Gonaïves fait face à une pénurie en tout ces temps-ci. L’eau potable, le carburant et même des produits alimentaires se font de plus en plus rares. Dans les maisons de transfert, tout comme dans les banques commerciales et même Mon Cash, la liquidité manque. Des entreprises commerciales ont fermé leurs portes ; les petits détaillants aussi, sous les contraintes des manifestants, ont les nerfs à fleur de peau. La crise frappe fort et à toutes les portes. Les institutions publiques deviennent les cibles des individus malintentionnés. Le plus grand centre hospitalier des Gonaïves (Hôpital La Providence) souffre d’un manque de personnel de santé et d’intrants. Là-bas, les citoyens courent après l’eau potable telle une denrée rare. Comme en témoigne un sexagénaire, préfet de discipline dans une école privée qui est obligé de se rendre à son établissement scolaire pour étancher sa soif. Certaines familles de la ville de la terre salée témoignent avoir fait usage de détergent (clorox) afin de traiter l’eau tirée du puits artésien avec laquelle ils assouvissent leur soif. Aux Gonaïves, la rareté de carburant et d'électricité qui laisse la ville dans les ténèbres, plongent la population dans le désespoir. Même le sous-commissariat de Bigot à l’entrée de la ville est dans le noir ! Ce qui profite aux malfrats qui se livrent au vol à main armée, au viol et autres méfaits dans l’indifférence totale des forces de l’ordre. La simple présence des individus armés dans les manifs montre comment la population est livrée à elle-même. Rareté de carburant, augmentation des produits aux Gonaïves Dans les rares-stations service des Gonaïves qui font la livraison, l’approvisionnement en carburant n’est pas ouvert à tout le monde. Certains pompistes sont de connivence avec les revendeurs qui stockent le produit pour faire le marché noir.  Les prix varient entre 750 et 1500 gourdes. Une situation qui fait plomber les prix des produits alimentaires sur le marché – et aussi le prix du transport en commun. La cherté de la vie est à son comble aux Gonaïves. La famine gagne du terrain. Cette ville, dont la valeur du panier alimentaire est la plus élevée (1 759 gourdes) derrière les villes du Cap-Haïtien et de Ouanaminthe selon la CNSA, voit les prix quasiment doubler en ces temps de « peyi lòk. »