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Le Nouvelliste

Pour le pays, pour nos enfants

June 18, 2020, midnight

Certains pays très touchés par la propagation de la pandémie Covid-19 commencent déjà à sortir du confinement. Trop lent, à l’impatience des dirigeants des pays, comme la République voisine, le temps de reprendre les activités économiques, sociales, indispensables à une limitation des pertes provoquées par cette catastrophe sanitaire! La gestion de la Covid-19 se fait donc parallèlement à un relâchement timide, mais, planifié des mesures restrictives de la vie quotidienne ordinaire. Une disposition pareille que nous autres, au Rassemblement des démocrates, nationaux, progressistes (RDNP), exigions de l’actuelle Administration Moise /Jouthe et que nous qualifions de « deux temps d’un même mouvement national ». Aujourd’hui, notre peine, notre frustration, au RDNP, c’est le constat d’une mauvaise gestion de la Covid-19,  risquant de devenir endémique au pays, et le ratage effarant de la maîtrise de la situation pour donner une impulsion spirituelle à la régénération de la société haïtienne. Nous atteignons, ces jours-ci, des pics de contamination journalière qui laissent présager que nous sommes très loin de sortir de cette crise sanitaire. Le comble, nous n’avons pas pu puiser des forces vives et saines de la Nation, comme après le séisme du 12 janvier 2010, les éléments substantiels pour atteindre les profondeurs de l’âme collective dans la perspective d’un renouveau du pays. Une unité qui signifierait le bannissement des différences, le partage juste et équitable des maigres ressources, l’extension des chances pour tous, l’assurance d’une stabilité politique, d’une cohésion sociale et d’une dynamisation de l’économie. Pire, la persistance de la crise sanitaire va, malheureusement, s’associer à la crise politique rampante actuelle impliquant, dans un temps très proche, le renouvellement des dirigeants du pays qui s’annonce plein d’enjeux fondamentaux, mais surtout, de confusion, de luttes partisanes mesquines. Nous exprimons notre lourde peine et notre grande frustration de voir que les dirigeants de l’État hypothèquent, sans remords, sans pitié, l’avenir de tous nos enfants, des générations montantes - donc, de la Nation - par leur insouciance, leur manque d’une vision globale, éclairée, de la chose publique. Ce constat est patent et flagrant quand personne, jusqu’ici, ne sait comment la réouverture des classes pour les élèves, les étudiants, va pouvoir s’effectuer, à partir du mois d'Aout au plus tard. Nous pensons à l’inadéquation de l’espace physique de la grande majorité des établissements scolaires, des universités, des centres de formation professionnelle privés et publics du pays ; aux difficultés financières que doivent affronter les responsables, enseignants, professeurs ; à l’obligatoire adaptation aux nouvelles normes et mesures sanitaires, tant pour ceux-là que pour les parents, élèves, étudiants. L’insouciance et l’irresponsabilité des dirigeants actuels sont d’autant plus grandes qu’ils ne se préoccupent même pas de faire semblant de mesurer le fossé qui s’élargit, davantage, entre divers élèves et diverses écoles. Durant le confinement, certaines écoles privées du pays ont eu l’intelligence et le sens de responsabilité en créant les possibilités de maintenir un certain contact pédagogique avec leurs élèves, grâce à la magie des nouvelles techniques de communication, à l’Internet, précisément. Certaines arrivent même à faire passer des tests d’évaluation à leurs élèves, du moins, à ceux qui sont en classe d’examens nationaux. Comme si l’inégalité séculaire des chances doit persister à la base, là où l’enfant doit apprendre à s’affranchir de l’ignorance, de la misère, des superstitions, à acquérir les connaissances pour accéder à la civilisation, à la science, à la modernité, par la transmission du savoir à tous les niveaux et degrés. Le système éducatif haïtien est mixte, privé/public ; cela ne soustrait pas l’État de l’obligation d’un contrôle strict de toutes les interventions dans le secteur pour harmoniser les curricula avec les besoins prioritaires et essentiels de la Nation, pour créer l’unité historique, mentale, psychologique, spirituelle, socioculturelle des générations successives. Nous devrions, à partir de toutes les leçons à tirer de cette crise sanitaire, poser les jalons d’une société juste, prendre les dispositions graduelles et utiles pour révolutionner l’éducation afin de sortir de l’école haïtienne, à cent et mille vitesses, qui alimente ce bassin de frustrés, de ratés, de déracinés. Ce combat que nous menons se situe en droite ligne avec notre vision de la dernière transition et du changement de système que les couches saines de la population réclament de toutes leurs forces. Ce combat doit être celui des enseignants, des professeurs, des pédagogues, des normaliens, des chercheurs, des scientifiques, des spécialistes en sciences de l’éducation. Tous ces professionnels seront regroupés dans des assises patriotiques, en dépit du découragement politique actuel, en dehors de l’ambiance de gestion stérile des dirigeants, au-delà des vaines attentes d’un possible sursaut de l’actuelle administration du pays.  Affirmez-vous en Guerriers de lumière, en Magistratures morales, citoyennes et citoyens, vous qui souffrez tant de la dégénérescence de la société, de la débâcle du pays! Prenez la direction du chemin et des chantiers des espérances concrètes, en vue d’un sursaut, collectif et qualitatif, au bénéfice du plus grand nombre. Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire. Met men, pran desten nou an men. Eric Jean Baptiste Secrétaire Général RDNP