this used to be photo

Le Nouvelliste

Gary François, un graffeur avec une bombe engagée

Jan. 28, 2021, midnight

Gary François côtoie le monde de l’art depuis son enfance. D’un simple admirateur, il est devenu acteur. Après l’école, le jeune homme se rendait toujours à la place Saint-Pierre à Pétion-Ville pour contempler les prouesses des peintres de rue. Un jour, l’envie lui prend de produire sa propre toile qui a eu des retours assez intéressants. Le directeur de l’école qu’il fréquentait à cette époque a décidé de lui donner en cadeau un chevalet et de la peinture pour s’exécuter.  Ce fut le début d’une belle aventure qui l’a poussé à entamer des études en arts plastiques à l’École nationale des arts après la fin de ses études secondaires. Mais avant tout cela, le graffiti a déjà pris sa place dans sa vie depuis 2009, le jeune homme était alors en rhéto. Durant cette période, il a rivalisé avec Épisode qui était un pionnier. «  Je voulais apprendre cet art qu’il pratiquait et je suis parti faire ma propre expérience  », se souvient l’amoureux du graffiti. Sa carrière dans cet art contemporain a ainsi débuté. Il a appris les lignes, les courbes, les formes, le mariage de couleurs mais surtout que le graffiti est une forme d’expression populaire qui permet de faire passer des revendications, des frustrations. « Cela ne sert à rien de produire un sujet qui ne fait passer aucun message », croit-il. Gary François se présente comme un graffeur sociopolitique. Sur les murs, il accouche des fresques exprimant les changements qu’il aimerait voir se réaliser dans le pays. qui peinent à se concrétiser. Sa protestation se joint à l’art. « Je peins pour qu’il y ait de la stabilité dans le pays, je peins pour le procès PetroCaribe, je peins pour dénoncer toutes les formes d'abus  », énumère l’artiste qui envisage de produire des murales sur l’insécurité et le kidnapping qui règnent en maitre dans le pays. L’artiste accueille chaleureusement tout évènement qui lui permet de s’exprimer. Il aimerait que le festival « Haïti, le Printemps de l’Art » soit organisé tous les six mois. Selon lui, cette initiative permettra aux artistes de s’ouvrir à d’autres horizons. Au festival «  Haïti, la Printemps de l’Art », François a produit une fresque de couleurs qui capte l’attention. On y voit des troncs d’arbres enracinés au milieu d’une terre qui crache une fumée blanche qui s'élève au-dessus de la terre touchant deux mains jointes qui abritent dans leur creux un arbre géant avec des feuilles vertes fraîches sous lesquelles des animaux trouvent de l’ombre.