Le Nouvelliste
Prix Rock Cadet : le journaliste Robenson Geffrard parmi les principaux récipiendaires
Oct. 22, 2020, midnight
« Cette distinction me fait savoir (comme journaliste) que je suis suivi mais aussi évalué régulièrement. Cela m'oblige à être toujours digne de cette distinction », a declaré le présentateur de l’émission Panel Magik 9, Robenson Geffrard, qui n’a pas manqué de rappeler, lors de sa prise de parole, qu’il éprouvait, déjà jeune journaliste, de profonds respects pour le doyen du tribunal de première instance de Port-au-Prince, Me Rock Cadet. « Il imposait non seulement le respect, mais aussi l’admiration », s’est souvenu le journaliste, qui fait l’éloge de l’ex-doyen dressé comme un personnage « juste, droit, intègre et honnête ». Pour le journaliste, recevoir un prix portant le nom de ce grand homme de loi est un fardeau. Un fardeau, dit-il, parce que, désormais, il sera mesuré à l’aune de cette immense personnalité. "Je n’ai plus le droit même au plus insignifiant écart", précise-t-il. Le journaliste de carrière Marvel Dandin, de Radio Kiskeya, a également été distingué par le même prix qui constitue une marque de reconnaissance du travail accompli par le concerné dans la promotion de la justice dans le pays. Absent de la cérémonie, le présentateur vedette de l’émission « Di m, m a di w » a été représenté par son collaborateur Bethovens François-Fils qui a salué cette « inestimable distinction » portant le nom du magistrat Rock Cadet qui luttait contre l’injustice dans le pays. Le journaliste, portant le discours de M. Dandin, a souligné que le pays a besoin de nous (tous) pour vaincre à jamais le fléau de l’impunité par l’instauration définitive du règne de la loi et de la justice. Mis à part des journalistes, le Prix Rock Cadet, initié depuis des années par SOS liberté, a distingué également d’autres personnalités haïtiennes du milieu de la basoche. C’est le cas de l’ancien chef du parquet de Port-au-Prince, Paul Éronce Villard, figurant parmi les lauréats du prix, qui a salué l’initiative faisant honneur à Rock Cadet qu’il considère comme un modèle, une référence, un porte-étendard de la justice haïtienne. Le portrait de l’ancien magistrat a été aussi brossé comme un modèle de personnalité, un grand avocat aimé, respectable et respecté, par le juriste chevronné Samuel Madistin, l’un des responsables de la Fondasyon Je Klere, lauréat du même prix. « Je prends l’engagement devant vous de veiller, tant dans ma vie privée que dans ma vie publique, à continuer à être cet avocat de la vérité… », a martelé Samuel Madistin, qui a promis de continuer à défendre un ensemble de valeurs dans cette société qui, a-t-il déploré, est marquée par le culte de la pensée unique. C’est une société qui, constate l’homme de loi, combat le débat contradictoire, le pluralisme des idées, le pluralisme politique. Dans cette société, a-t-il ajouté, on ne comprend pas que quelqu’un puisse forger sa propre opinion et la défendre envers et contre tous. Or, l’avocat, a-t-il rappelé, a donc besoin de ce courage, de cet esprit d’indépendance pour continuer à être une lumière pour la société. SOS liberté, piloté par le juge Jean Wilner Morin, a également distingué le magistrat Robert Jourdain qui a exprimé son contentement pour le prix mais aussi sa tristesse par rapport à l’état lamentable de l’appareil judiciaire en ce moment. « Nous avons besoin de magistrats dignes dans la magistrature haïtienne. J’encourage tous les magistrats du pays à pratiquer la vertu, l’éthique ainsi que la loi afin que la justice rejoigne son vrai visage », a-t-il avancé, avant de céder la place à un autre récipiendaire du prix, le magistrat Nadert Désir, qui dit considérer le prix portant le nom de Rock Cadet comme « une sorte de bénédiction ». « Je m’engage et je promets aux membres du jury et à tous les magistrats de continuer à œuvrer pour une justice forte, une magistrature forte et un pouvoir judiciaire vraiment indépendant », a déclaré le juriste. La dernière personnalité distinguée parmi ses pairs a été dressée comme un modèle de sagesse et de rectitude dans le système. Le magistrat Arhentz Mars a félicité SOS liberté pour ce prix qui honore des personnalités du milieu médiatique et du milieu juridique. Il a tenu à rappeler qu'en dépit de l’état déplorable du système judiciaire, il y a encore des magistrats honnêtes, intègres, compétents, qualifiés et expérimentés qui méritent d’être honorés de leur vivant. Le prix Rock Cadet entend faire honneur au défunt homme de loi qui a marqué le système par son sérieux, sa crédibilité, son honnêteté, son intégrité et sa compétence.