Le Nouvelliste
Le professeur Nelson Bellamy, qui s’est mis personnellement en quarantaine, recherchait du buzz, selon le premier ministre Jouthe
March 20, 2020, midnight
Le Premier ministre Joseph Jouthe a commenté en conférence de presse vendredi la situation du professeur Nelson Bellamy qui avait décidé de se placer en quarantaine alors qu’il était fraîchement revenu d’un voyage aux États-Unis. Alors que la faillite de la prise en charge des premiers cas réels ou supposés de coronavirus émeut les observateurs après la découverte des premiers patients, le premier ministre haïtien a accusé un des testés d'avoir voulu faire le buzz. Selon le chef du gouvernement, le professeur, qui a justifié sa décision en affirmant qu’il souffrait entre autres de fièvre et de maux de tête, voulait «provoquer un buzz». « Je choisis de répondre à la question qui concerne le professeur Nelson Bellamy... Quand j’ai appris que le professeur s’est mis en quarantaine, la ministre de la Santé publique et d’autres fonctionnaires se sont entretenus avec lui. Moi aussi j’ai mené mes investigations. J’ai appris que le concerné est un artiste. Il voulait entrer dans l’histoire, ce, avant les prélèvements. Je me suis rendu compte que nous avons beaucoup de problèmes dans le pays. Le plus dur, c’est que j’avais donné cette information avant même que l’on effectue les prélèvements qui ont été réalisés en un temps record », a-t-il fait savoir. Jouthe Joseph qualifie ce dossier de belle plaisanterie. « Le professeur savait qu’il n’était pas infecté. Il a fait une simulation. J'ignore ce que cela va lui rapporter. Je vous donne malheureusement l’information parce que la question a été posée. Nous avons en Haïti la mauvaise habitude de cacher la vérité. Moi, je ne cache jamais la vérité. Apparemment il est un habitué du buzz. Je ne sais pas s’il est un politique, un artiste, etc. », a-t-il déclaré. Rappelons que Nelson Bellamy s’était lui-même mis en quarantaine après avoir ressenti des symptômes qui se seraient apparentés à ceux du coronavirus. Il avait séjourné quelques jours aux États-Unis d’Amérique où l’épidémie est en pleine expansion. Une source digne de confiance a confié au Nouvelliste que le professeur a failli laisser sa peau dans le Nord puisqu’il a été la cible de plusieurs personnes qui ne disposaient pas d’assez d’informations sur la maladie. Un test effectué au Laboratoire national a révélé que Nelson Bellamy n’était pas infecté.