Le Nouvelliste
La présence d’Espérancia César au sein du nouveau CEP dénoncée par une centaine d’organisations de la diaspora
Sept. 22, 2020, midnight
Près d’une centaine de responsables d’organisations évoluant aux États-Unis, au Canada, en France, en Allemagne, en République dominicaine et ailleurs dans le monde ont dénoncé la présence d’Espérancia César, représentante de la diaspora au sein du nouveau Conseil électoral provisoire. Les responsables de ces organisations ont réaffirmé ne pas reconnaître pas en Espérancia César leur représentante. « Elle ne représente pas la diaspora », a déclaré Théodore Fayette de la Haitian Leadership Forum qui se base à New Jersey, aux États-Unis. Esperancia César ne ferait partie d’aucune organisation de la diaspora. Et même si c’était le cas cela ne l’habiliterait pas à représenter la diaspora qui est présente dans plusieurs pays, a indiqué Théodor Fayette dans une interview à radio Magik 9, le mardi 22 septembre. Espérancia César se serait présentée comme membre du Front Uni, une organisation basée à Chicago. Mais dans une conversation qu’il a eue avec le directeur exécutif de l’organisation, Théodore Fayette rapporte que ce dernier lui a confié que, depuis qu’il est élu à ce poste en juillet 2019, il n’est jamais tombé sur une information qui laisserait croire qu’Espérancia César est membre de l’organisation. Théodore Fayette souligne également que celle qui représente la diaspora au CEP a eu par le passé des discussions avec les dirigeants du Front Uni pour avoir utilisé de manière frauduleuse des documents de l’organisation. Sa délégation est contestée par les dirigeants de l’UF qui insistent qu’elle n’a pas de contact avec les membres de l’actuelle administration, selon Théodore Fayette. Ce dernier dénonce le caractère illégal et inconstitutionnel de la démarche du chef de l’État. « Il ne devrait pas y avoir un représentant de la diaspora au Conseil électoral provisoire si l’on se réfère à la Constitution de 1987 amendée. La manière dont le gouvernement a procédé pour monter l’institution électorale est inconstitutionnelle », a-t-il déclaré. Dans leur note, les organisations de la diaspora ont fait savoir que « cette décision tant souhaitée est à l'encontre du vœu de l'article 289 de la Constitution de 1987 amendée définissant les secteurs à être représentés au CEP ». « Par son arrêté du 18 septembre 2020, le pouvoir exécutif a confié une mission extra légale aux membres du CEP, à savoir d’organiser un référendum pour amender la Constitution. Cette démarche s'inscrit contre la procédure d'amendement, telle que définie dans les articles 282, 282-1, 283 de la Constitution en vigueur. Ce décret électoral est clairement inconstitutionnel. La COHD décrie avec fermeté cet abus de pouvoir », ont-elles dénoncé.