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Le Nouvelliste

« L’heure est grave, les conséquences seront lourdes si on minimise la maladie », prévient Pradel Henriquez

April 21, 2020, midnight

« L’heure est grave. Il faut se protéger en appliquant les consignes des autorités sanitaires pour ne pas attraper la maladie. Il faut aussi protéger ses proches, les autres et le pays », a expliqué le ministre de la Culture et de la Communication dans une ultime tentative de convaincre les indécis de l’existence du coronavirus en Haïti et son potentiel pouvoir de destruction. Visiblement, Pradel Henriquez n’est pas satisfait du comportement de la population haïtienne en réponse à la catastrophe sanitaire qui se profile à l’horizon. La découverte des premiers cas le 19 mars 2020, le premier décès dû au coronavirus en Haïti le 5 avril et le 20 avril quand le pays a enregistré en 24 heures 10 cas de contamination, ce sont là des dates marquantes. Mais d’autres pourraient l’être si les gens ne prennent pas la mesure du danger. « Il est urgent et obligatoire de porter un masque pour se protéger », a précisé le ministre de la Communication. Autrement, si nous avons beaucoup trop de malades, la prise en charge coûterait au pays d’énormes sommes d’argent dont il ne dispose pas et des ressources comme les médicaments et les équipements de protection qui sont en manque sur le marché international. « Ce serait risquer de continuer à vivre comme si tout était normal en oubliant le danger qui nous guette. Je veux alerter la population sur ce danger imminent. Le pays ne pourra pas s’accommoder à cette crise sanitaire parce que c’est une question de vie et de mort. Nous avons peut-être survécu aux crises sociales et économiques, mais nous n’allons pas survivre à une crise provoquée par le coronavirus », a déclaré le titulaire du MCC. Pradel Henriquez a dit vouloir réitérer ce message que les plus hautes autorités du pays ont communiqué à plusieurs reprises pour alerter la population sur le danger du coronavirus. Généralement, certains membres de la population sont méfiants envers les autorités et à l'égard des nouvelles maladies. « Nous avons recueilli en direct dans le centre le témoignage de certains malades du Covid-19 dans le but de prouver à tous qu’il ne s’agit pas d’une invention ou de la politique, rappelle-t-il. On avait les mêmes réflexions à propos du sida autrefois. Le coronavirus est bien réel et tue beaucoup de personnes. C’est pourquoi plusieurs milliards de personnes sont confinées chez eux dans le monde ». Selon le ministre, des progrès ont été réalisés dans la communication officielle sur la pandémie de coronavirus. Par exemple, le ministère de la Santé publique et de la Population a créé un canal de communication crédible autour de la maladie. Toutefois, Pradel Henriquez estime que bien d’autres choses dans la communication et la sensibilisation la maladie doivent être améliorées pour toucher plus de personnes, car les gens continuent à vivre comme avant et les réflexes de la population n’ont pas évolué. Par ailleurs, le ministre Henriquez en a profité pour demander à l’opposition d’observer une trêve et faire des concessions sur des priorités afin de concentrer nos efforts pour lutter contre un ennemi commun qui est le coronavirus. Il invite également les leaders de l’opposition à s’engager dans la sensibilisation de la population à l’existence de la maladie et les mesures de prévention. Le ministre de la Culture et de la Communication a présenté ses sympathies aux membres de la diaspora haïtienne aux États-Unis qui sont touchés par le coronavirus. En plus de pertes en vie humaine à déplorer, M. Henriquez dit penser déjà aux conséquences économiques de la crise sur le pays car la population haïtienne dépend beaucoup des milliards de dollars de la diaspora transférés vers Haïti.