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Le Nouvelliste

Une cinquantaine de journalistes tués à travers le monde en 2019, selon RSF

Dec. 26, 2019, midnight

Le dernier rapport  de « Reporters sans frontières (RSF) présente la configuration de la situation des journalistes qui ont été  tués, détenus, pris en otage et qui ont disparu dans le monde. Dans le cas des journalistes tués, RSF révèle que 31 ont été sciemment visés et assassinés. Ce sont des journalistes tués délibérément en raison de leur profession. 18 ont été tués dans l’exercice de leurs fonctions, c’est-à-dire des journalistes tués sur le terrain sans n’avoir été́ visés en tant que tels. 36 d’entre eux sont des journalistes professionnels, 10 non professionnels et 3 collaborateurs des médias, selon ledit rapport, précisant au passage, qu'au cours de cette dernière décennie, 941 journalistes ont été tués dans le monde. S’agissant de l’année 2019, l’organisation souligne que 389 journalistes sont gardés en détention dans des prisons dans le monde pour avoir exercé leur métier d’information. 235 sont des professionnels, 137 sont des non professionnels et 17 sont des collaborateurs des médias. Près de la moitié, soit 186 sur les 389, sont détenus dans seulement trois pays « la Chine, l’Égypte et l’Arabie Saoudite ».  La Chine, à elle seule, détient un tiers des prisonniers dans le monde, souligne RSF.  Plus loin, Reporters sans frontières ajoute que pas moins de 57 journalistes sont actuellement retenus en otage, notamment dans les pays comme « la Syrie, le Yémen, l'Irak et l'Ukraine ». L’organisme explique qu’il considère un journaliste en otage à partir du moment où il se trouve entre les mains d’un acteur non étatique qui menace de le tuer, de le blesser ou de continuer de le détenir afin de faire pression sur une tierce partie (un État, une organisation ou un groupe de personnes) dans le but de la contraindre à accomplir un acte particulier. La prise d’otage peut avoir un mobile politique et/ou économique lorsqu’elle implique le versement d’une rançon, précise le rapport.   Il y a plus de journalistes tués dans les zones en paix que dans les zones de conflit… Selon l’organisation Reporters sans frontières, 41 %  des cas d'assassinat de journalistes se réalisent dans des zones de conflit, alors que 59 % se produisent dans des zones de paix. L’Amérique latine, poursuit le rapport, aura battu le triste record, car il s’agit d’une région particulièrement instable et dangereuse pour les professionnels de l’information. Au cours de l’année en cours, une quinzaine de journalistes ont été tués, dont 10 morts au Mexique, 2 au Honduras, 1 en Colombie et 1 en Haïti (NDLR le rapport tient seulement compte du cas de Néhémie Joseph). Selon le rapport, l’Amérique latine est devenue une zone plus meurtrière pour les journalistes que le Moyen-Orient pourtant meurtri  par des conflits fratricides. Depuis 1995,  Reporters sans frontières dresse un bilan annuel des exactions commises contre les journalistes, en se basant sur des données établies tout au long de l’année. L’organisation affirme procéder à une collecte minutieuse d’informations permettant d’affirmer avec certitude, ou du moins avec une très forte présomption, que la détention, l’enlèvement, la disparition ou la mort d’un journaliste est une conséquence directe de l’exercice de sa profession. Basée à Paris, l’organisation, créée en 1985, possède 14 bureaux et sections répartis dans le monde ainsi que des correspondants répartis dans 130 pays. Reporters sans frontières (RSF) est reconnu mondialement pour sa lutte en faveur de la liberté, l’indépendance et le pluralisme du journalisme partout sur la planète.