Le Nouvelliste
La PNH endeuillée au Cap-Haïtien avec l’assassinat spectaculaire de l’inspecteur de police Telfort Ferais
Dec. 29, 2020, midnight
La police dans le Nord refuse de révéler son plan d’action après l’assassinat, le samedi 26 décembre dernier, de l’inspecteur divisionnaire Telfort Ferais, touché de six projectiles, à Petie-Anse, banlieue est du Cap-Haïtien. L’inspecteur de police venait tout juste de prendre part à une cérémonie nuptiale, lorsqu’il a été assassiné, sur la route de l’aéroport international du Cap-Haïtien, en turbulences constantes, ces derniers jours où des gangs armés sont en guerre. Ses agresseurs ont ensuite emporté son arme de service avant de disparaître dans la nature. Des habitants de la zone ont tenté, en vain, de secourir la victime, en l’amenant à l’Hôpital de la Convention Baptiste de Carrefour La Mort, un centre hospitalier limitrophe. 48 heures après cet assassinat, plusieurs unités de la police ont mené des “opérations” dans les parages du lieu du crime, des zones réputées “rouges”, rapportent des riverains. Interrogé lundi après-midi sur la nature de ces “opérations”, le chef de la police du Cap-Haïtien, l’inspecteur divisionnaire Hugues Gabriel a simplement déclaré : « On ne peut rien vous dire pour l’instant.» Réaction similaire du côté du porte-parole de l’institution policière dans le Nord, l’inspecteur divisionnaire Anassé Dorival, qui préfère parler d’enquête en lieu et place d’opération policière. “ On enquête pour l’instant... Vous aurez les informations au moment opportun”. Depuis le même soir de l’assassinat spectaculaire de l’inspecteur Telfort Ferais qui coordonnait la Brigade d’intervention (BI), la police est plus visible à travers les rues capoises, multipliant les patrouilles et le contrôle des véhicules. Quelques heures seulement après l’assassinat, un message vocal de l’inspecteur-défunt surgit et devient viral sur la Toile. Dans cette audio, l’inspecteur de police crachait sa déception, sa frustration, son amertume par rapport à la lutte contre le trafic des armes illégales alimenté par les autorités du pays. “ Les personnalités politiques qui ont été au timon des affaires durant ces 15 dernières années à nos jours, sont grandement responsables de la circulation des armes illégales dans le pays.” L’officier de police a principalement indexé les douanes haïtiennes comme point de passage des armes. Pour cette année, la douane du Cap-Haïtien a saisi plus d’une dizaine d’armes à feu de différents calibres, des chargeurs et un grand nombre de cartouches. Dans cet enregistrement, l’ancien responsable a donné en exemple la pleine liberté dont jouissent les dénommés “Steeve et Craan” qu’il avait arrêtés à “ Sans-Raison”, banlieue Nord du Cap-Haïtien, pour possession illégale d’armes à feu. “L’arme en question, la pièce à conviction, a été remplacée par une autre au niveau du parquet du Cap-Haïtien”, a t-il affirmé dans cet enregistrement. Gérard Maxineau gedemax@yahoo.fr Twitter: @genemax