Le Nouvelliste
Coronavirus : les autorités dominicaines continuent de déporter les sans-papiers haïtiens, indique le GARR
March 24, 2020, midnight
En dépit de l’expansion de la pandémie Covid-19 et la fermeture des frontières, les autorités dominicaines continuent de déporter les migrants haïtiens en situation irrégulière. C’est ce qu’a révélé Geralda Sainville Lubin, responsable de communication du Groupe d’appui aux rapatriés et aux réfugiés (GARR) sur Magik9 ce mardi. Selon elle, les autorités dominicaines conduisent les sans-papiers tout près de la frontière avant que ces derniers ne se débrouillent pour rejoindre Haïti. « Puisque les frontières sont fermées, les autorités dominicaines ne peuvent donner de manifeste aux autorités haïtiennes. Par exemple, ils conduisent les rapatriés sur la place Elias Piñas. Arrivés là-bas ils se massent près de la barrière donnant accès au territoire. C’est ce qui se passe aussi dans les autres points frontaliers officiels », résume Madame Lubin. Géralda Sainville Lubin indique que le GARR a déjà comptabilisé 1 424 Haïtiens qui ont traversé la frontière depuis le début de la crise. « De ces 1 424 cas, certains ont traversé la frontière volontairement, d’autres ont été déportés, et il y a aussi les travailleurs journaliers », précise-t-elle, soulignant que ce chiffre n’est pas exhaustif. Selon la responsable de communication du GARR, les Haïtiens provenant de la République dominicaine profitent de la non-vigilance des gardes frontaliers pour rentrer dans le pays. Géralda Sainville Lubin demande aux autorités sanitaires d’augmenter la vigilance à la frontière en ce qui concerne les tests de dépistage du coronavirus, car, argue-t-elle, les cas ne cessent d’augmenter en République dominicaine. « Jusqu’à vendredi dernier, on n’avait pas remarqué la présence d’agents sanitaires réalisant des dépistages. Les rapatriés sont rentrés sans s’inquiéter et seront éparpillés sur le territoire national », décrit-elle. En plus des rapatriés, Mme Lubin fait état des travailleurs journaliers qui se rendent quotidiennement en République dominicaine. « Ils ne passent pas par les barrières officielles qui sont fermées mais dans les points non officiels. C’est ce qu’ils font à Malpasse, à Belladère ou encore à Ouanaminthe. Ils travaillent dans l’agriculture, la construction, etc. Ces travailleurs échappent aux agents de dépistage du MSPP. C’est pour cela que nous estimons que la vigilance doit être systématique. Nous comprenons la situation de précarité économique de la population. On ne peut pas l’empêcher d’aller gagner sa vie. Il faut cependant encourager des comportements responsables », soutient la responsable de communication du GARR.