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Le Nouvelliste

C’est le moment d’agir pour éliminer le choléra, selon la directrice de l’OPS

Jan. 30, 2020, midnight

Haïti s’achemine vers la première année depuis qu’elle n’enregistre aucun cas confirmé de l’épidémie de choléra, maladie introduite pas les Casques bleus népalais en octobre 2010. Les derniers cas confirmés remontent à la fin du mois de janvier 2019. « … pour être sûrs que le choléra reste réellement un lointain souvenir, nous devons également accélérer les investissements en matière d’eau potable et d’assainissement approprié », a appelé le Dr Carissa F. Étienne, dans ce contexte de désengagement des partenaires à l'appui du plan de lutte contre la maladie. Après avoir reconnu l’implication de l’ONU dans l’introduction de cette maladie diarrhéique dans le pays en 2016, l’ONU n’est jamais arrivée à tenir sa promesse de mobiliser 2,27 milliards de dollars auprès des États membres pour éradiquer la maladie qui a causé la mort d’environ 10 000 personnes et fait plus de 800 000 victimes. Aucun projet dans le domaine de l’eau et de l’assainissement n’est arrivé à terme en Haïti. « Ce n’est que lorsque nous pourrons garantir que tous les Haïtiens bénéficient d’un accès à l’eau potable et à l’assainissement que nous pourrons respirer plus librement », a affirmé le médecin tout en ajoutant : « Nous avons fait d’énormes progrès pour arriver où nous sommes aujourd’hui. Nous devons poursuivre notre travail avec Haïti, ainsi que les autres agences des Nations unies et les partenaires afin de garantir que nos efforts concertés produisent des résultats à long terme pour la santé et le bien-être de tous. »   La directrice de l’Organisation panaméricaine de la santé rappelle que pour  assurer le droit à la santé de tous et partout, en Haïti comme ailleurs, une approche multisectorielle est nécessaire. « Garantir l’eau potable et l’assainissement ne constitue qu’un des objectifs qui détermineront la possibilité d’atteindre la santé et le bien-être universels. » Haïti reste en retard par rapport au reste de l’Amérique latine et des Caraïbes pour ce qui est de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Plus d’un tiers de la population (35 %) ne dispose pas de services d’eau potable de première nécessité, et deux tiers (65 %) reçoit des services limités, voire aucun service. « Ces chiffres sont bien supérieurs aux moyennes régionales respectives de 3 % et 13 %. Ils signifient également que si le choléra est pour l’instant maîtrisé, nous devons tous demeurer vigilants, prêts à maintenir cet état de choses et à vérifier l’élimination de la maladie », a indiqué le Dr Étienne, soulignant que le processus de documentation et de vérification de l’élimination nécessite au moins deux années supplémentaires.