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Le Nouvelliste

Besoin en sang : le Centre national de transfusion sanguine cherche des donneurs

Dec. 17, 2020, midnight

Au premier étage de l'immeuble de la Digicel à Turgeau, pas de grande affluence de visiteurs venant participer à la journée portes ouvertes du CNTS. Les dizaines de personnes qui défilent, thermos ou prescriptions en main, sont des demandeurs d’au moins d’une pochette de sang. La première salle d’attente est bondée tout comme la deuxième. Pas de grand vacarme comme au cours des périodes de grande rareté de sang. Les requérants, ne voulant pas qu’on les prenne en photo, restent attentifs à l’appel de l’infirmière. « Ici, pour avoir au moins une pochette de sang, il faut emmener trois donneurs sinon vous ne l’aurez pas. Mes donneurs ont déjà fait le don. J’attends », confie Sacintha qui vient chercher du sang pour sa sœur de 22 ans. Son cas est urgent, précise-t-elle. Le sang n’est pas toujours disponible au Centre national de transfusion sanguine alors que le CNTS ne fait face à aucun problème de capacité de stockage. Le problème réside dans le fait que les dons de sang sont toujours insuffisants. Les Haïtiens ne sont pas enclins à la culture du don de sang volontaire. « Nous organisons principalement cette journée portes ouvertes dans le but de sensibiliser les gens à faire don de sang et leur montrer que nous avons la capacité de rendre disponible le sang. Nous souhaitons qu’il y ait plus de gens qui soient sensibilisés. Venez au Centre national de transfusion sanguine, aux postes de transfusion pour faire un don », a lancé le Dr Ernst Noël, directeur du CNTS, soulignant que les besoins transfusionnels augmentent généralement durant les fêtes de fin d’année. On estime entre 80 et 120 pochettes de sang, la demande journalière à Port-au-Prince. Cette demande peut être plafonnée jusqu’à 150 en période de recrudescence de l’insécurité, selon le médecin qui souligne que le CNTS a la capacité de tester entre 180 et 240 pochettes par jour. Les troubles sociopolitiques des deux dernières années auxquels s’ajoute la pandémie de coronavirus n’ont pas aidé l’institution à augmenter sa production en produits sanguins. Le coronavirus a empêché la réalisation des activités de collecte mobile dans les écoles, les universités et les églises.  « En 2021, nous voulons recommencer à augmenter notre production. Nous ne pouvons pas le faire sans la population. C’est pourquoi je lance cet appel : il ne faut pas attendre qu’un proche soit en urgence pour venir faire don de son sang. Le sang qui sauve, c’est le sang qui a subi les tests nécessaires et qui est disponible. Il serait mieux de faire régulièrement un don », exhorte le Dr Noël. Un homme peut en moyenne faire un don tous les deux mois et demi, soit cinq fois par année tandis qu’une femme peut faire ce geste qui sauve trois fois par année. Si seulement 1% de la population fait un don régulier, le pays arrivera à couvrir le besoin en sang du pays estimé entre 60 et 80 000 pochettes.