Le Nouvelliste
Études à Taïwan: des boursiers haïtiens témoignent
Nov. 22, 2019, midnight
Nephtaly Andoney Pierre Louis et Stanley Jean Fécu Laguerre, deux jeunes boursiers haïtiens qui font des études de master à Taïwan, se sont installés au pays de Tchang Kaï-chek il y a un an. Stanley Jean Fécu Laguerre, boursier de l’ICDF, fait un master en environnement et développement durable au National Central University après avoir obtenu une licence en agronomie à l’UEH. Nephtaly Andoney Pierre Louis, 26 ans, fait un master en développement international au National Cheng-chi University. Avant d’obtenir cette bourse, Nephtaly Andoney Pierre Louis avait étudié l’économie en Haïti et avait travaillé pour l’organisation dénommée HELP. Questionné sur comment il a pu être au courant de l’existence des bourses taïwanaises, Nephtaly Andoney Pierre Louis indique que tout est venu de l’intérêt qu’il porte aux pays asiatiques. « J’avais cherché des informations sur Taïwan parce qu’en étudiant l’économie je m’intéressais aux pays de l’Asie de l’Est. J’avais découvert l’existence de bourses d’études offertes par Taïwan à travers son ambassade à Port-au-Prince. J’ai postulé et j’ai été sélectionné », explique-t-il. Nephtaly Andoney Pierre Louis indique que son intégration s’est faite sans difficulté dans ce pays. « J’avais déjà visité d’autres pays de la région tels que la Corée du Sud où j’avais fait des études de terrain pour mes recherches en économie. Cela m’a permis de comprendre le fonctionnement de Taïwan et comment je peux apprendre à partir de leur réalité. C’est avec enchantement que je suis venu étudier ici. J’ai utilisé plusieurs moyens pour m’intégrer, notamment à travers l’équipe de football de l’université, le club de toastmasters, entre autres. J’ai fini par réaliser que les Taïwanais veulent nous connaître davantage. Ils me posent plein de questions. Cela nous permet de les entretenir sur nos capacités et sur nos compétences », a-t-il dit, ajoutant qu’après une année, les choses se sont bien passées également au niveau académique. L’étudiant a également souligné que les conditions de vie à Taïwan sont favorables aux bénéficiaires. « La vie est facile ici. Ce pays détient l’un des meilleurs systèmes de santé dans le monde. C’est l’un des pays les plus sécuritaires. L’environnement est donc propice pour les étudiants », fait-il remarquer. Nephtaly Andoney Pierre Louis salue le niveau d’études qui est très avancé à Taïwan. « Le département des relations internationales du National Cheng-chi University figure dans le top 100 du QS world university ranking. Ce sont des universités qui sont très bien classées au niveau mondial dans des filières spécifiques. Mon école est l’une des meilleures écoles de politique et de relations internationales en Asie et dans le monde. Il n’y a pas une grande différence avec les universités de l’Ouest parce que nos professeurs ont été formés aux États-Unis ou en Europe », fait-il savoir. Pour sa part, Stanley Jean Fecu Laguerre, boursier de l’ICDF, fait un master en environnement et développement durable au National Central University. Il a pu obtenir des informations sur les bourses offertes par le gouvernement taïwanais après avoir pris part à un workshop réalisé sur le sujet par Mike Belot, un ancien boursier de Taïwan. « J’ai estimé que cela valait la peine et j’ai postulé pour une bourse », indique celui qui avait déjà obtenu une licence en agronomie à l’UEH. Stanley Jean Fecu Laguerre a détaillé les étapes à suivre pour postuler pour une bourse d’études taïwanaise. « D’abord on s’inscrit en ligne sur le site de l’ICDF, puis on apporte les dossiers au siège de l’ambassade où vous serez soumis à une première entrevue. On doit faire en outre une demande d’admission à l’université taïwanaise qui vous intéresse. Ensuite, si l'on est retenu, l’ICDF vous donne une lettre qui annonce la bourse. La dernière étape consiste à finaliser le processus au niveau de l’ambassade pour les questions de visa afin d’aller étudier à Taïwan », énumère-t-il. Comme son autre collègue boursier, Stanley Jean Fecu Laguerre vante la qualité des études à Taïwan dont le niveau est, selon lui, très appréciable. Il plaide pour un partage des informations à plus de jeunes. « Si les informations sont relayées, plus de jeunes seront au courant de ces opportunités et pourront en profiter. Ce qui sera positif pour le pays. Les opportunités sont là. Il faut savoir les chercher. Étudier à l’étranger est une valeur ajoutée si l'on prend en compte la qualité de la formation », estime-t-il. Il promet de retourner travailler en Haïti à la fin du programme d’études. « Parce que c’est ce pays qui m’a d’abord formé. J’ai un devoir envers mon pays. Je veux mettre mes compétences au service de la communauté », annonce-t-il. Par ailleurs, Nephtaly Andoney Pierre Louis a plaidé pour de meilleures relations bilatérales entre Haïti et Taïwan. « Le choix de Taïwan devrait être préférentiel pour Haïti. Les deux pays se ressemblent beaucoup à travers leurs histoires respectives. Nous avons beaucoup à apprendre du Taïwan. J’aimerais que notre diplomatie fasse les choses différemment et change la dynamique qui veut que le pays ne fait que recevoir. Il faut une diplomatie proactive dans la recherche d’opportunités et qui essaye d’apprendre plus de Taïwan notamment dans le secteur des petites et moyennes entreprises. C’est la base du développement du Taïwan », argue-t-il.