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AlterPresse

Haïti-Duvalier : Y aura-t-il justice ?

Jan. 26, 2011, midnight

P-au-P, 26 janv.2011 [AlterPresse] --- Le sénateur William Jeanty se dit sceptique quant à l’aboutissement des démarches entreprises par les victimes du régime de Jean-Claude Duvalier dans le cadre d’un système judiciaire jugé « corrompu ».« Je ne crois pas que les conditions sont réunies pour donner suite à la démarche des victimes. Je ne crois pas que l’actuel appareil judiciaire peut le faire … la justice est corrompue et se vend aux enchères », affirme le sénateur.Selon William Jeanty, le pays n’était pas prêt pour recevoir un ancien chef d’État en contravention avec la justice et dans une société faisant face à tant de problèmes, notamment l’instabilité politique.« On ne peut pas faire rentrer des personnages aussi problématiques que Duvalier dans un pays en état de crise », déclare William Jeanty.Plusieurs plaintes ont déjà été déposées contre l’ancien dictateur, revenu en Haïti le 16 janvier dernier. Parmi les plaignants, se trouvent la journaliste et ancienne porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Michèle Montas, et l’entrepreneur Robert Duval, tous deux emprisonnés arbitrairement durant la dictature.« Il faut que les gens témoignent pour ne pas oublier », déclare Montas à AlterPresse, mettant l’accent sur le devoir de mémoire face à « l’amnésie » qui ronge la société haïtienne.L’ancien dictateur a plaidé le 22 janvier en faveur de la réconciliation nationale et exprimé sa tristesse pour ceux qui se considèrent comme des victimes de son gouvernement.Des personnalités des secteurs politiques et sociaux ont minimisé l’appel à la réconciliation de Duvalier et réaffirmé l’obligation de justice pour les victimes du régime.Pou le responsable politique d’opposition Evans Paul, ancien prisonnier politique de Duvalier, il ne s’agit pas d’infliger une « punition » au régime, responsable de milliers de crimes, mais de « faire justice ».Pour sa part, le coordonnateur de la Plate-forme des Organisations Haïtiennes de Défense des Droits Humains (POHDH), Antonal Mortimé, estime qu’« aucune réconciliation ne peut être fondée sur l’impunité ».Il appelle les Nations Unies et l’OEA à soutenir le système judiciaire haïtien pour pouvoir conduire l’affaire. [rh gp apr 26/01/2011 12 :00]