Le Nouvelliste
Fond-des-Nègres : les commerçants accusés de surfacturation ferment leurs entreprises en signe de protestation
March 26, 2020, midnight
Si les 15 commerçants interpellés mardi dans la commune de Fond-des-Nègres ont été libérés le même jour, cela n’a pas suffi pour calmer leur grogne à l’égard des autorités du département, notamment le commissaire du gouvernement de Miragoâne Jean Ernest Muscadin, qu’ils accusent d’agir en dehors de la loi. Ayant été accusés de surfacturer leurs marchandises, ces derniers ont fermé les portes de leurs entreprises le jeudi 26 mars pour réclamer justice et réparation. Une situation qui a poussé des autorités notamment le délégué départemental des Nippes, le chargé de mission du Palais national, le vice-délégué de l’arrondissement de Miragoâne et le directeur départemental du ministère du Commerce et de l’Industrie à leur rendre visite voire leur présenter des excuses, si l’on en croit les concernés. S’exprimant en marge de leurs rencontres avec les autorités susmentionnées, ces commerçants et commerçantes qui réclamaient l’anonymat pour des raisons de sécurité disent avoir été victimes d'agressions physiques au moment de leur arrestation mardi dernier. N’ayant pas eu le temps de fermer leurs portes ni d’emporter quoi que ce soit avec eux, certains expliquent avoir été dépouillés de leur biens. Une commerçante évoque une perte évaluée à 75 000 gourdes alors que d’autres n’étaient pas en mesure de communiquer de chiffres. « L'excuse des autorités ne suffit pas pour panser nos blessures », a martelé l’un d’entre eux, indiquant que le commissaire du gouvernement de Miragoâne, Me Jean Ernest Muscadin, était plutôt motivé par la violence. Évoquant l’importance des commerçants pour la population, le directeur départemental des Nippes du ministère du Commerce et de l’Industrie, Lennec Chatelier, qui n’était pas en mesure de dire s’il y avait effectivement surfacturation en qui concerne les commerçants interpellés mardi, a indiqué que le ministère du Commerce et de l’Industrie n’avait pas encore effectué le travail d’évaluation nécessaire sur le terrain au moment où les événements étaient produits. Déplorant la situation à Fond-des-Nègres, M. Chatelier annonce la tenue d’une nouvelle rencontre entre lui, le délégué départemental et un groupe de commerçants en vue de trouver une issue.