Le Nouvelliste
Question d’action et de responsabilité
Feb. 20, 2020, midnight
Il ne devrait exister aucun dilemme pour les responsables de la sécurité publique, en particulier, ceux de la Police nationale d’Haïti (PNH), quand il est question de résoudre l’équation de l’action et de la responsabilité, face à des situations qui constituent un danger majeur pour la population. Il ne devait subsister aucun doute sur l’opportunité d’une action rapide, ponctuelle, pour mater, voire, tuer dans l’œuf ce phénomène pervers de kidnapping débridé. Pour réduire le risque d’une folle panique populaire, pour prévenir cette psychose de peur collective qui lui fait cortège. Aucune hésitation n’était possible, pourvu que le bien soit respecté, constitue le seul mobile de leur action, représente le simple fondement de leur responsabilité. Les responsables de la PNH devaient agir vite, face à la terreur des actes de kidnapping, et ne pas se dérober à une intervention sans ménagement, par crainte d’une prétendue interprétation politique des actions qui relèvent de leur responsabilité de protéger la vie et les biens de tous les membres de la population. Pourvu qu’ils puissent garder leur indépendance et celle de l’institution dans cette destruction , dans cette guerre tribale que se livrent des acteurs politiques pour la conquête du pouvoir. Pourvu qu’ils puissent légitimer leurs actions dans la conscience collective (étant donné que, pour nous, la fin ne justifie pas tous les moyens). Pourvu que le bien commun, l’intérêt collectif, prime sur l’intérêt individuel ou clanique. Cette montée d’actes de kidnapping - tout moun jwenn, malfini vole li pa jwenn poul li pran pay - relève, sans exagération, du terrorisme et, pour cause, devait être traitée avec rigueur, comme cela se fait dans tous les pays du monde moderne. À chaque fois qu’il est donné de préserver les valeurs et intérêts républicains, à chaque fois qu’il faut réprimer les pulsions sadiques de certains individus. Pour nous, du parti Rassemblement des démocrates, nationaux, progressistes (RDNP), l’application de la loi et la rigueur des interventions contre les délinquants, les gangs armés, les bandits légaux, sont indispensables au bon équilibre mental de la population, à la cohésion sociale. Pour que les mœurs du petit sadique, de service et en service, les exactions du vulgaire chef de gang, ne soient légitimées ; pour que les «bandits légaux» ne deviennent le modèle à suivre par nos enfants, nos jeunes, nos générations montantes. Notre conviction idéologique, notre ligne doctrinale, nous commande de respecter, en tout temps et en toute circonstance, les droits et la dignité de la personne humaine, et de considérer l’avilissement d’une personne par une autre comme une abomination, un crime moral et spirituel. Ainsi, nous mettons au rang des pires avilissements : l’esclavage, le viol , la torture, le kidnapping ,la séquestration ; parce que nous ne traitons jamais une personne ni aucun compétiteur ni même un adversaire politique comme un ennemi à abattre. C’est notre vision de l’homme, de la femme, et de l’organisation globale de la société dans notre projet politique pour Haïti. C’est cette vision qui va guider nos actions politiques, orienter nos politiques publiques, animer notre sens de responsabilité dans la conduite des affaires de l’État... Dans des situations de ce genre, impliquant la vie de toute une population, les responsables de la PNH devraient agir vite, pour que leur inaction, ou mieux, leur hésitation ne soit interprétée comme de la lâcheté, de l’insouciance, de l’indifférence. Ils devaient respecter «l’éthique de la responsabilité», en se donnant seulement de fixer la limite entre possibilité de massacre et intervention musclée, entre injustice et rigueur, entre par excès et par défaut, entre approximation et professionnalisme. Ce sont les grands fondements de notre vision de la souveraineté nationale, de la sécurité publique, de l’ordre public, du contrôle du territoire. Il faut que tout responsable justifie son émolument par l’efficacité de son travail ; mérite de la confiance placée en eux ; légitime les avantages, privilèges, dont il jouit ; apporte sa science, son expertise au service de la population… Qu’ils soient animés de la folle passion du bien public, du sentiment du devoir accompli, du sens de service public, ceux qui doivent travailler à la régénération du pays, au renouveau de la société. Les défis du pays sont grands, les sacrifices pour les relever doivent être encore plus grands. Ainsi, les postes de commande, de responsabilité, ne peuvent être confiés à ceux qui donnent à la fonction vocation d’affirmation de soi, de réussite sociale, d’enrichissement individuel aux dépens de la population. C’est ce combat que mène le RDNP, à travers cette croisade à laquelle il invite les citoyennes et citoyens de bonne volonté et de bon commerce, dans la perspective d’un engagement patriotique pour changer le cours de l’histoire du pays, pour «Changer la vie en Haïti». Ensemble, ensemble, ensemble, jusqu’à la victoire finale. Met men, pran desten nou an men. Éric Jean-Baptiste Secrétaire général du RDNP