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Le Nouvelliste

Le RENAMAH cherche une issue à la grève des greffiers

Aug. 24, 2020, midnight

« L’appareil judiciaire est au point mort. On ne peut tenir des interrogatoires, ni des auditions, voire même siéger », a déploré le président du Réseau national des magistrats haïtiens, le juge Ikenson Edumé, appelant les acteurs à trouver une solution avant la nouvelle année judiciaire qui débutera le premier lundi d’octobre. Pour parvenir à ce dénouement à la crise qui paralyse le système judiciaire du pays, des magistrats ont rencontré le ministre de la Justice Me Rockfeller Vincent jeudi dernier. Selon le président du RENAMAH, le ministère de la Justice pense à donner suite aux revendications des greffiers. Le MJSP a déjà mis en place une commission devant travailler sur la loi portant sur le statut des greffiers, a fait savoir Me Ikenson Edumé. Parallèlement, a-t-il poursuivi, la carte de débit sera octroyée aux greffiers et aux commis-parquet au prochain exercice fiscal. Toutefois le RENAMAH a invité le ministre de la Justice à lancer le processus dès à présent. « Une rencontre est prévue avec les greffiers », a déclaré le juge d’instruction au tribunal de première instance de Port-au-Prince. En outre, les membres dudit réseau ont recommandé d’accorder une carte de débit aux membres du personnel du système judiciaire. D’un autre côté, ils ont invité le ministère à nommer des greffiers en chef dans les tribunaux de paix et de numériser tous les greffes du pays. Il n’y a jamais eu un greffier en chef dans les tribunaux de paix. «Cela pose certains problèmes dans ces degrés de juridiction», a fait remarquer Ikenson Edumé. Concernant la numérisation des dossiers, il croit que cette mesure devrait permettre de les retracer et d’éviter, subséquemment, la corruption et la perte de pièces à conviction. Au cours des échanges, le Réseau a proposé de nommer un archiviste dans chaque parquet. Selon lui, les dossiers sont parfois introuvables parce que les greffiers des parquets ne savent pas toujours comment les classer. Du coup, on prétend souvent que les dossiers sont perdus pour ne pas les rechercher dans des lots mal arrangés. Toutefois, Martin Ainé, président de l’Association nationale des greffiers haïtiens (ANAGH), a fait savoir qu’aucun représentant du ministère de la Justice ne les a contactés pour en discuter. S’ils sont satisfaits de la démarche des magistrats, les greffiers et commis-parquet ne changeront pas d’avis. De ce fait, ils maintiennent le mot d’ordre de grève pour une cinquième semaine consécutive.