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Le Nouvelliste

S.O.S du service d'ORL de l'hôpital général

July 13, 2020, midnight

Le service d'ORL a vu le jour à l'HUEH en 2015. Depuis, c'est le seul centre hospitalo-universitaire en Haïti qui offre ce service et forme environ 3 résidents chaque année. Avant, les patients, toutes catégories confondues, étaient obligés de se rendre très souvent à Cuba ou en République dominicaine pour se faire soigner.  «En 2015, j'ai entrepris des démarches auprès d'un bailleur qui a donné des containers au service qui s'évaluent à 375 000 dollars américains. Avant de les recevoir, on avait signé un accord avec la mairie de Port-au-Prince nous autorisant à déborder sensiblement sur le trottoir puisqu'après le séisme du 12 janvier 2010 le bâtiment de l'HUEH ne pouvait plus recevoir un autre service», raconte le Dr Patrick Jean Gilles, chef de service d'ORL à l'HUEH. Le service d'ORL de l'HUEH dispose de  trois salles de consultation et d'une salle d'opération, l'une des plus propres et mieux équipées à l'HUEH. La seule salle d'opération exclusivement dédiée à l'ORL. À cause des travaux entrepris par le ministère des Travaux publics depuis environ deux mois à la rue St-Honoré, le service d'ORL risque la disparition.  «Le MTPTC a demandé une date précise pour déloger nos containers des locaux de l'HUEH juste parce qu'ils débordent légèrement sur le trottoir. La direction de l'hôpital n'a pas pu trouver une solution jusqu'ici, donc déloger le service équivaut à une disparition», déplore le Dr Patrick Jean Gilles, professeur chevronné d'anatomie et d'ORL à la Faculté de médecine de l'UEH.  Le service d'ORL reçoit depuis environ 5 ans entre 60 et 70 patients par jour. Il forme 3 spécialistes pour tout le pays par année et reçoit des résidents en pédiatrie en rotation.  Si l'hôpital Brenda a un service d'ORL qui fonctionne avec un seul médecin de service, le service d'ORL est le seul à réaliser les opérations qui avant se faisaient en dehors du pays. Cela englobe des malformations, des traumatismes, des tumeurs bénignes et des tumeurs malignes à raison de deux opérations par jour.  «J'ai tout donné pour mettre en place ce service d'ORL. J'aurais pu me contenter de ma pratique privée, mais je tenais avant tout à instaurer ce service en Haïti. Je ne compte pas revenir en arrière et référer nos patients en terre étrangère. Cela va coûter 100 000 dollars américains pour reloger les containers, autant dire que cela ne va pas se faire», craint le Dr Jean Gilles, qui estime, par ailleurs, que l'État doit choisir entre quelques mètres de route et la santé des patients.