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Le Nouvelliste

Des écoles réclament de l’argent pour un service non fourni...

April 30, 2020, midnight

Depuis la fermeture des écoles à la suite de la déclaration de l’état d’urgence sanitaire en date du 19 mars (renouvelé pour un mois supplémentaire le 19 avril dernier) par les plus hautes autorités, seules les écoles les mieux pourvues du réseau privé tiennent les cours à distance sur des plateformes d’apprentissage en ligne avec des enseignants préposés à cette tâche. Toutefois, quelques institutions qui ne fournissent aucun service continuent d’exiger des parents le versement du mois d’avril. Dans une correspondance adressée aux parents, une école de la zone métropolitaine, après quelques mots à l'endroit des élèves, annonce aux parents qu’ils doivent payer le huitième versement de l’année. Si ce n’est pas fait avant le 30 avril, une surcharge de 10% sera appliquée sur les balances en dollars américains ou en gourdes, a avancé la direction alors que les élèves bénéficient seulement d’une rencontre virtuelle d’une heure par semaine depuis un certain temps. « Nous vous rappelons, une fois de plus, que le 8e versement de l'année est dû depuis le 10 avril.  À date, seuls 23.8% des parents ont acquitté cette redevance. Nous voilà donc obligés de vous aviser que la surcharge de 10% sera de nouveau appliquée le jeudi 30 avril prochain sur toutes les balances en USD et en HTG qui seraient encore dues. Nous savons que ces rappels déplaisent à certains parents, mais vous comprendrez que notre institution doit continuer de fonctionner elle aussi », peut-on lire dans cette correspondance que la direction a expressément demandée aux parents de ne pas diffuser. D’autres écoles proposent aux parents de venir récupérer des modules de cours préparés par la direction pour travailler avec leurs enfants et les évaluer à domicile. Même s’il s’agit d’un enfant en préscolaire, qui ne participera donc pas à la fin de l’année aux examens d’État, ces établissements scolaires aussi exigent des parents qu’ils paient le versement du mois d’avril. Le MENFP maintient sa mise en garde Dans un communiqué en date du 6 octobre, en plein mouvement de « peyi lòk », le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP), alerté par de nombreux parents sur les réclamations venant de certaines directions d’écoles exigeant un paiement pour les élèves, en dépit du service non fourni par ces établissements scolaires, avait lancé une mise en garde aux responsables d’écoles concernées qui s’inscriraient dans cette démarche. Aujourd’hui encore, cette mise en garde est valable et actuelle, a informé le responsable de communication du MENFP, Miloudy Vincent.  Selon lui, seules les quelques écoles qui tiennent des cours à distance et font des interactions avec leurs élèves et employant des professeurs peuvent exiger les versements réguliers. Aussi, les parents qui se sentent lésés doivent monter un dossier et le déposer au ministère de l’Éducation nationale, car une « telle attitude est contraire aux normes et à l’éthique de fonctionnement d’une école ». Dans la mise en garde du MENFP, il était question aussi que les Directions départementales d’éducation (DDE) « enquêtent sur les éventuelles dérives qui seraient constatées et adoptent les mesures appropriées », suivant les dispositions légales. Toutefois, après la reprise des activités scolaires entre décembre 2019 et janvier 2020, rien n'avait été fait. Certaines écoles qui n’avaient pas exigé de l’argent pendant les trois mois de dysfonctionnement causé par le « peyi lòk » ont demandé en revanche aux parents de payer plus que ce qui a été prévu dans les versements définis parce que des heures de cours allaient être ajoutées pour rattraper les notions perdues.