Le Nouvelliste
Le sénateur Patrice Dumont prend ses distances avec le “grand dialogue national” lancé par Joseph Lambert
Feb. 1, 2021, midnight
Dans une note interne publiée dans la nuit du 31 janvier au 1er février 2021, le sénateur Patrice Dumont fait remarquer qu’à quelques jours du 7 février, qui représente selon lui la fin légale du mandat de Jovenel Moïse, le pays compte à sa tête un président qui est un rebelle à la loi. Pour le représentant du département de l’Ouest au Grand corps, l’ordre du jour du dialogue lancé par Joseph Lambert n’est plus valable dans le contexte actuel. « Tout ce qui se trouve dans l’annonce de ce grand dialogue national, ce sont des idées qui auraient été valables les 22 et 23 janvier 2019 quand le président a bousillé publiquement le dialogue sur la gouvernance que le Premier ministre Céant lançait au Centre de convention de la BRH », écrit M. Dumont. Le sénateur croit pourtant que le tiers en fonction du Sénat de la république peut effectivement jouer un rôle dans la crise actuelle. Mais contrairement au président du grand corps, il pense que le rôle du Sénat devrait être d’abord de rappeler au président de la république que son mandat prend fin ce 7 février. Ensuite, pour Patrice Dumont, le Sénat devrait travailler avec les forces vives de la nation pour une sortie ordonnée du chef de l’État le 7 février prochain. En outre, comme co-dépositaire de la souveraineté nationale, le Sénat devrait selon lui participer dans l’installation du gouvernement de transition. Enfin pour M. Dumont, le rôle du Sénat devrait également de participer à l’élaboration d’un plan de mission de deux ans pour le gouvernement de transition. Voilà, pour le sénateur, les quatre points qui devraient résumer la mission du tiers du Sénat dans le contexte actuel. « Il est donc clair que je n’avalise ni le texte ni la vidéo annonciateurs dudit dialogue qui, tel que conçu et s’il est adopté, fragilisera davantage le Sénat et envenimera le mal qui accable le pays depuis le tweet du 12 janvier 2020 du président au mandat déchu, mais rebelle à la loi», conclut Patrice Dumont. Le « grand dialogue national » lancé par Joseph Lambert devra se tenir les 3 et 4 février 2021 à Tara’s. À l’issue de ce dialogue qui devra réunir les différents protagonistes de la crise politique que traverse le pays actuellement, « un accord global sera signé pour juguler le chaos imminent et stabiliser le pays », a informé le Sénat dans une note de presse.